Si la lune éclaire nos pas de Nadia Hashimi – éditions Milady

Kaboul. Afghanistan. Fereiba n’aura jamais eu la chance de connaitre sa mère, malheureusement décédée au moment de l’accouchement. La petite fille grandit au côté d’un père discret, éffacé et d’une belle-mère tyrannique qui lui impose de s’occuper de nombreuses tâches domestiques dans la maison. Privée d’école depuis son plus jeune âge, Fereiba rêve de pouvoir apprendre à lire et à écrire comme ses sœurs. Ses espoirs prennent enfin réalité quand à l’âge de l’adolescence, elle intègre finalement l’école primaire. Reconnaissante et déterminée, elle se met à étudier avec ferveur, ce qui lui permettre ensuite d’exercer le métier d’institutrice.

La jeune femme se marie avec Mahmoud et vivent relativement heureux avec leurs trois enfants. Puis, en 1989 la situation empire. Le nouveau régime en place, celui des talibans, impose aux femmes de se vêtir plus pudiquement et aux hommes de porter la barbe selon la tradition islamiques. Terreur. Souffrance. La liste des interdictions et des restrictions devient de plus en plus oppressante.

Le couple se met alors en tête de fuir le pays jusqu’au jour ou le père des trois enfants sera assassiné, car considéré comme un ennemi du régime. Fereiba entreprend alors un voyage périlleux avec ses trois jeunes enfants. Parviendront-ils à trouver refuge en Europe qui a priori témoigne de la compassion aux immigrés afghans dévastés par la guerre ?

Ce roman est un récit d’exil. L’immigration est un thème qui m’intéresse beaucoup et nombreux sont les ouvrages qui expliquent les raisons pour lesquelles les gens quittent leur terre natale, les conditions terribles dans lesquelles ils voyagent en faisant perpétuellement face à la peur, la faim, le froid, l’angoisse de devoir retourner à la case départ. Les risques qu’ils encourent chaque jour.

Mais ce qui est passionnant dans ce livre, c’est la double perspective de la situation vécue. En effet, c’est un récit à deux voix. Le lecteur comprend donc l’histoire à travers le regard d’une mère partagée entre le fol espoir d’évasion et menacée par la plus grande peur d’être séparée de ses enfants. De l’autre côté, il y a la vision de l’adolescent Salim, qui de par le contexte joue le rôle de famille et devra assumer de lourdes responsabilités. Ce livre dénonce les violences policières mais aussi l’insalubrité des camps de réfugiés en Italie et en France.

J’ai trouvé que le livre était extrêmement bien traduit. Le texte est ponctué de mots afghans écrits en italique, ce qui rend la lecture dépaysante, pleine de couleurs et d’odeurs. Contrairement aux autres livres que j’ai pu lire sur le sujet, celui-ci contient un message d’espoir lié au soutien des personnes qu’ils rencontrent sur leur chemin. C’est une lecture captivante qui permet de suivre un personnage sur de nombreuses années.

Un hommage également à ceux qui encore trop nombreux perdent la vie sur les chemins de l’espoir.

Merci Fred pour cette histoire boulversante, terriblement d'actualité. 

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’autrice, je vous recommande cette vidéo : https://youtu.be/3UmrE5MuAjQ

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