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5 août 2019

Candide de Voltaire - éditions Larousse

indexChapitre 20

Suite à la rencontre avec le nègre du Surinam, Candide a perdu nombreuses de ses illusions. Il est désenchanté par l'horreur de la nature humaine. Candide embarque néanmoins pour Bordeaux et est à la recherche d'un passager pour lui tenir compagnie. Pour l’accompagner, il a choisi un savant qui s’appelait Martin. Ils entament une discussion sur le problème du mal, en dissociant le “mal moral” du “mal physique.”

Première partie : le thème de mal

Avant toute chose, rappelons que le thème du mal est souvent traité dans cette œuvre de Voltaire. Penchons-nous sur ce qui provoque chez l'homme de la souffrance et de la douleur. Quelles sont les sources de la peine ?

Candide distingue deux sortes de mal :

L'imperfection du monde

Les défauts de l'homme

  • Les catastrophes naturelles

 

  • L’abus de pouvoir (critique de la monarchie absolue)

  • L’esclavage

  • Le fanatisme religieux

  • L’imperfection du monde

  • Le manque de tolérance

  • L’injustice

  • La violence

  • La trahison / l’infidélité


Deuxième partie : la philosophie pessimiste de Martin

Martin se présente comme un manichéen, autrement dit un philosophe qui voit le mal partout. Pour appuyer son discours pessimiste, il offre un tableau désolant de la condition humaine. Martin est en ce sens un anti-Pangloss : les hommes sont méchants, la vie est un malheur car le diable «  se mêle si fort des affaires de ce monde » qu'il est impossible d’échapper au malheur.

Analysons les observations cyniques de Martin :

  • La religion : ce n’est pas Dieu qui gouverne le monde mais le diable ou « quelque etre malfaisant ».

  • Le monde : Selon Martin, le monde est bien peu de choses. Ce n’est pas un globe mais un globule. Le suffixe «  ule » a une valeur de dénigrement en le rendant encore plus petit, voir minuscule. La seule exception dans ce monde est l'Eldorado, seul pays qui échappe à la règle ; « J'en excepte toujours l'Eldorado ».

  • Les villes : la paix des cités n’est qu’une apparence, il y a un esprit de jalousie et de concurrence entre les villes voisines.

  • L’hypocrisie des familles

  • Une injustice flagrante renforcée par une hyperbole : « Partout les faibles ont en exécration les puissants devant lesquels ils rampent ». Ces rapports de force sont animés par la haine.

  • Le mal pour lui est partout et Voltaire renforce cette idée en utilisant le champ lexical des délits : « assassins » «  meurtres » «  brigandage ».

  • Martin ne cherche pas à s’étendre sur « les chagrins secrets », les peines intimes, les malheurs de la vie privée car il les juge pires encore « plus cruels que les misères publiques. » Cette réticence que l'on peut considérer comme une omission volontaire a pour but d'en accroître la gravité.

  • Martin finira par offrir une conclusion radicale et sans appel. « En un mot, j'en ai tant vu, et tant éprouvé, que je suis manichéen. » Ces propos constituent un antidote à l'optimisme.

Troisième partie : l'attitude de Candide face au pessimisme de Martin

  • Pendant qu’ils parlent au cours de leur « dispute », il y a une bataille navale qui démarre par « un bruit de canon. » Voltaire livre les détails de ce combat qui se termine de manière dramatique car « en un moment tout fut englouti. » Martin et Candide dressent un bilan malheureux de cette situation irréversible en affirmant « qu'il y a quelque chose de diabolique dans cette affaire. »

  • Le bateau qui finit par couler est celui de Mr Vanderdendur. Candide pensé donc qu’il y a une justice lorsqu'il déclare : «  Vous voyez, dit Candide a Martin, que le crime est puni quelquefois. » Cependant Martin le contredit en disant que Dieu a puni ce fripon, mais que le diable a noyé les autres. Candide croit toutefois à l'existence du bien.

  • Canide reste principalement un personnage guidé par l'espoir de retrouver son amour perdu : « Je pourai bien retrouver Cunégonde. » L'utilisation du futur simple et non du conditionnel montre qu'il mise beaucoup sur un dénouement heureux.

En conclusion, nous pouvons souligner le point commun entre Pangloss et Martin. Tous deux tirent des conclusions hâtives, extrêmes et abusives de leurs observations sans s'appuyer ni sur des faits ni sur des données précises. Or rappelons que Voltaire était un philosophe qui abordait la vie avec une lucidité scientifique et de manière ironique il laisse entendre que tout raisonnement doit s'appuyer sur des faits et non des à priori.

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