Bonjour Tristesse de Françoise Sagan - chapitre 4

Le chapitre 4 démarre avec la surprise de Cécile. Elle est étonnée par le comportement d’Anne. En effet, elle la trouve vraiment gentille à l’égard d’Elsa. Anne est adorable, douce et n’est pas condescendante bien qu’Elsa dise des « bêtises » quand elle prend la parole. Cécile reconnaît les qualités d’Anne et admet que c’est une femme patiente et généreuse.

Raymond a des attentes vis-à-vis d’Anne. Il s’adresse à elle poliment « comme à une seconde mère de sa fille. » Cette comparaison met en valeur le projet de Raymond. Il souhaite un rapprochement. Cécile est observatrice et analyse les gestes de con père qui en disent long sur ses envies. Je cite : « Il avait pour elle des regards, des gestes qui s’adressaient à la femme qu’on ne connaît pas et que l’on désire connaître- dans le plaisir. »

Anne dans un premier temps semble indifférente au désir de Raymond. Elle semble distante et silencieuse, ce qui évidemment contraste avec Elsa qui ne cesse de parler. Pour renforcer la notion de contraste entre Anne et Elsa, l’autrice parle « d’une sorte d’antithèse », autrement dit une opposition forte entre deux femmes : une brille de mille feux car elle incarne le « soleil » et l’autre est sombre et en retrait, telle une « ombre ».  L’aposiopèse « Pauvre Elsa » met en valeur l’image négative de la femme qui inspire la pitié. Ce portrait à charge est une caricature de la femme superficielle et peu inspirante. L’utilisation des adjectifs « exubérante » et « agitée » renforcent cette vision négative du personnage.

Quand Cécile lance une discussion sur l’amour…

Alors que Raymond et Elsa s’éclipsent pour « une sieste », ce départ provoque une conversation entre Cécile et Anne au sujet de l’amour. Cécile qui a un certain gout pour la provocation n’hésite pas à se montrer piquante et cynique. Anne essaye de lui faire entendre que l’amour ne se résume pas « à une suite de sensations indépendantes les unes des autres… » L’aposiopèse laisse entendre que ce sujet philosophique est complexe. En ne terminant pas sa phrase, Anne invite la jeune interlocutrice à réfléchir profondément à ce que signifie le sentiment amoureux. Toutefois, la femme de tête tient à lui préciser sa vision en utilisant une énumération afin que son explication soit plus claire et plus précise. Je cite : « Il y a la tendresse constante, la douceur, le manque… ». Cécile, la jeune adolescente désinvolte est-elle en mesure de comprendre cette vision qui implique maturité, expérience et réflexion ?

Cécile, inquiète à l’idée qu’Anne devienne sa belle-mère

Cécile est anxieuse à l’idée de voir son père Raymond se mettre en couple avec Anne. Elle se pose des questions. La succession des questions rhétoriques met en valeur le doute tout en soulignant l’absence de communication entre les personnages. Cécile tente vainement de se rassurer en se disant qu’il ne s’agira finalement que d’une amourette de passage. Son père étant un éternel adulescent se contentera de cette relation intime pendant trois mois avant de changer de partenaire.

Portrait de la mère de Cyril

Dans le chapitre 4, Françoise Sagan nous livre des informations sur la mère de Cyril. Nous savons qu’il s’agit d’une « vieille dame tranquille et souriante ». Elle est veuve et se livre facilement sur les difficultés de sa vie. Anne trouve cette femme charmante alors que Cécile juge maladroitement et agressivement cette dame en la comparant à une « putain ». Son langage grossier et vulgaire met une fois de plus en valeur son tempérament de feu. Cécile n’a pas sa langue dans sa poche et laisse entendre que c’est une femme qui dans sa vie n’a pas fait d’efforts. Une femme qui se complaît dans sa vie de bourgeoise veuve. Cécile est humiliée quand Anne lui fait le reproche suivant : « Vous avez des idées à la mode, mais sans valeur, » Cécile se met alors en tête de lui prouver qu’elle est capable de gagner son respect.