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16 mars 2015

La pluie avant qu’elle tombe de Jonathan Coe – éditions Folio

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Suite au décès de sa tante Rosamond, Gill (sa nièce) se rend dans le Shropshire car elle est confrontée à la lourde tâche de trier les affaires dans la maison. Une fois sur place, elle découvre que sa tante a laissé quatre cassettes comportant des enregistrements adressées à l’attention d’Imogen, une cousine au second degré. Ayant échoué dans les tentatives de recherches de la mystérieuse Imogen, Gill se lance dans l’écoute des bandes sonores avec ses deux filles.

La première bande débute ainsi : « J’espère, Imogen, que c’est toi qui m’écoutera. » A travers ces confessions intimes, Rosamand propose à Imogen de lui faire prendre conscience de qui elle est. Pour cela, elle s’appuie sur la description de vingt photographies anciennes. Elle livre ainsi des anecdotes du passé, faisant surgir des détails minutieux sur l’histoire de sa famille, passant au peigne fin les tenues de l'époque et l'apparence physique des personnages figurant sur les photos. 

Lire ce roman, c’est s’asseoir confortablement dans un fauteuil et feuilleter un album de famille avec le sentiment que quelqu’un à côté de vous vous explique à chaque fois dans quel contexte la photo fut prise et comment étaient les relations entre les différents membres à cette époque. Au début, on est ainsi plongé à Birmingham au moment où Rosamond à l’âge de huit ans a dû quitter la ville pour fuir la guerre et trouver refuge auprès de son oncle et de sa tante à Warden Farm dans le Shopshire. C’est là-bas que toute l’histoire commence, là où Rosamond se sentait comme « une refugiée, une pièce rapportée » un endroit où elle était « malheureuse à en devenir folle ». Jusqu’au moment où elle a commencé à tisser des liens d’amitié avec Béatrix, l’unique fille de Tante Ivy et d’Oncle Owen.

J’ai beaucoup aimé ce livre pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la nature même de s’appuyer sur des archives photographiques pour raconter une histoire m'a énormément plu. Ce livre m’a fait penser au roman d’Hélène Gestern intitulé Eux sur la photo qui proposait aussi de révéler un secret de famille à travers des clichés enfouis et retrouvés dans des boîtes. Deuxièmement, les descriptions des paysages du Shropshire sont absolument fabuleuses et maintenant je n’ai qu’une envie : découvrir les sentiers sauvages du Long Mynd car « quand on se tient sur l’arête de Long Mynd, on ne sait pas si on est dans les années quarante, dans les années deux mille, ou au dixième ou onzième siècle »…Et enfin, ces destins de femmes qui répètent successivement les mêmes erreurs au nom de quoi : la fatalité ou l’hérédité ?

J’ai entendu des gens dire qu’ils avaient été déçus par la fin. Personnellement ce ne fut pas mon cas. Je trouve que la conclusion est tout à fait plausible. J’ai été complètement emportée par ce livre et je garderais en mémoire l’image d’une caravane, de la fuite nocturne de deux petits filles, d’une cérémonie de remise de diplômes, d’un chien qui s’élance au loin, de vacances dans le Massif-Central, d’un mobil homme déglingué dans un camping, d'un tournage de film mémorable...

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