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11 novembre 2020

No et moi de Delphine de Vigan - chapitre 12

No et moi chapitre 12 (3)

Au début du chapitre 12, Lou cherche désespérément No. Elle multiplie les démarches, elle se rend dans différents endroits car elle souhaite à tout prix lui parler. L’énumération des lieux tels que « devant la brasserie, dans toutes la gare, au kiosque à journaux, devant les guichets, dans les toilettes, près du poteau » souligne sa quête. En vain. Les indicateurs temporels « le lendemain, et le surlendemain. Et puis d’autres jours. » nous font ressentir l’immense déception de Lou.

Le chapitre 12 fait apparaitre un nouveau personnage. Il s’agit d’une dame rousse qui travaille dans le relais à journaux. Elle s’interroge sur la présence de Lou à la gare et s’inquiète pour elle. Pour cela, elle pose la question suivante « Tes parents, ils savent que t’es là ? ». Le lecteur remarque que cette femme se permet de lui donner un conseil en disant : « tu ne devrais pas trainer avec une fille comme ça. » Ce jugement a une connotation négative et le lecteur se demande si Delphine de Vigan ne rapporte finalement pas les préjugés de ceux qui (comme cette dame rousse) ont des discours méfiants, voir catégoriques sur les plus vulnérables. En dépit de cette mise en alerte, Lou est effondrée, rentre chez elle, le cœur en miettes.

De retour chez elle, le lecteur va plonger dans une atmosphère familiale pesante. La mère est « assise dans son fauteuil » dans le noir. Il fait donc sombre. C’est une ambiance grise, glauque. Il y a un échange bref durant lequel Lou prétend qu’elle était chez une copine. La mère, déconnectée de la réalité ne voit pas le temps passer. Pour cela, Lou utilise la contradiction suivante « notre vie est immobile et la Terre continue de tourner. » Autrement dit, elle constate que le temps passe mais que pour autant il n’y a pas de changement, pas d’amélioration, pas d’évolution. L’arrivée du père apporte un vent d’optimisme. Il est léger, il a un cadeau entre les mains pour sa fille. Il utilise un surnom affectif « ma puce » pour transmettre sa tendresse Lou est touchée du geste. Elle est impatiente de découvrir le contenu de ce documentaire qui « pèse des tonnes. » Le père apparait donc comme une sorte de pilier fort, indestructible qui du moins essaye d’apporter une dose de bonne humeur pour encourager sa femme et sa fille.

Plus tard, Lou se plonge de nouveau dans des pensées philosophiques en pensant au commentaire alarmiste de la femme du kiosque à journaux. Lou refuse de partager cette vision de la société qui sous-entendrait que l’on ne peut pas mélanger les gens issus de classes sociales différentes. Lou n’accepte pas cette vision étroite car elle déclare sa colère en utilisant le langage familier. Je cite « Moi je m’en fous pas mal qu’il y ait plusieurs mondes dans le même monde. » Cette déclaration montre que Lou est une jeune fille peut être naïve mais surtout révoltée face aux dysfonctionnements de la société.  

En conclusion, ce court chapitre laisse entendre que Lou n’accepte pas les discours tranchants au sujet de l’exclusion. La révolte de Lou est louable. Elle prend conscience d’un monde qui l’horrifie et la scandalise. On l’imagine prête à s’engager pour faire bouger les choses.  Elle, si sensible aux autres, souffre de ne pas savoir ou se trouve No. Elle s’inquiète de cette disparition et le lecteur se demande s’il va y avoir des retrouvailles.

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