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28 octobre 2020

No et moi de Delphine de Vigan - chapitre 9

No-et-moi-film-1

Le chapitre 9 du roman « No et moi » montre que les sans-abris se déplacent d’un trottoir à un banc public, d’une gare à un parking. Ils sont dehors, ils marchent pour tromper l’ennui, la faim et le froid.

No passe des heures à errer « pour que le corps ne se refroidisse pas. » Le cadre spatial est essentiellement urbain, réduit à Paris et sa proche banlieue. No évoque des lieux où elle peut se réfugier, être loin du regard des autres afin d’ éviter les éventuels dangers. La citation suivante : : « Elle me décrit ces endroits invisibles qu’elle a appris à connaitre, caves, parkings, entrepôts, batiments techniques, chantiers abandonnés, hangars. » comporte une énumération d’endroits dont le point commun de ces lieux est leur isolement. Les exclus sont dehors. Ils n’ont pas d’habitat personnel, pas de maison, pas de lit et aujourd’hui la proportion féminine de SDF est en augmentation. C’est bien le cad de No, dix-huit and tout juste : vivante seule dans la rue.

No souffre en silence de cette situation précaire. La phrase « Elle n’aime pas parler d’elle. » montre que l’exclusion est un sujet douloureux et honteux. No, de par son expérience est capable de porter un regard sur les inégalités sociales. Elle sait qui est touché de près par la pauvreté et fait une distinction entre les victimes. En effet, selon ses observations, il y a certes des femmes « timbrées » mais aussi « des femmes normales », « des femmes battues ou chassées » ou encore « des femmes qu’on croise sans les voir. » Autrement dit Delphine de Vigan insiste sur la misère des femmes qui vivent dans la rue. Parce qu’elles sont plus fragiles, plus vulnérables, plus démunies ? En ce sens. « No et moi » est un roman sociologique contemporain.

Pour renforcer le caractère sordide de son existence, No va raconter une anecdote d’une violence inouïe. No s’appuie sur une histoire vécue pour faire prendre conscience à Lou du monde agressif et tendu dans lequel elle vit. No a vu « deux femmes qui se sont battues à mort pour une histoire de mégot qui traînait par terre ». Ce récit choquant contient une conclusion qui frappe le lecteur puisque No termine par dire : « Elle dit voilà ce qu’on devient, des bêtes, des putains de bêtes ». No offre la description d’un monde brutal, sauvage, animal ou règne la loi du plus fort.

Le regard de Lou évolue tout au long du roman. Au début, elle est intriguée et curieuse mais au fil de leurs rencontres, Lou s’attache. Elle considère le témoignage de No comme « un cadeau ». La répétition de ce terme dans le dernier paragraphe montre bien que cette rencontre illumine la vie de Lou, lui apporte un sens, une amitié particulière dont elle a besoin.

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