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28 octobre 2020

No et moi de Delphine de Vigan - chapitre 8

No et moi

No a finalement accepté de répondre aux questions de Lou afin qu’elle puisse réaliser son exposé. A travers l’exemple du personnage de No, le lecteur saisit avec effroi la réalité de la vie quotidienne d’une jeune SDF.

La première préoccupation de No : où dormir ?

No a dix-huit ans. La difficulté principale de cette jeune fille est de trouver un endroit pour passer la nuit. Elle ne dispose d’aucun lieux fixe. L’énumération des différents endroits tels que « chez une copine, chez un contrôleur SNCF, ou encore avec un garçon qui a réussi à récupérer une tente » montre bien l’instabilité de sa vie. L’indicateur temporel « de temps en temps » met en valeur l’irrégularité de cette situation précaire. C’est une vie au jour le jour qui fonctionne au gré de ses rencontres. Remarquons que ce fonctionnement souligne sa dépendance aux autres. En derniers recours, elle se rend parfois dans des centres d’accueil d’urgence mais ce sont des lieux délabrés, sales, insalubres. Il n’y a aucune intimité puisqu’elle dort dans un « dortoir ». De plus, il y a des poux et des puces. C’est donc extrêmement sale. Enfin, parfois « ils n’ont plus de place » et l’utilisation du terme « saturé » renforce les limites de l’aide sociale. Par conséquence, No a « peur de la nuit » synonyme d’incertitude et d’angoisse. A travers ce récit, Delphine de Vigan dénonce les inégalités sociales. On peut imaginer qu’elle interpelle le lecteur en le mettant face aux disfonctionnements politiques mais aussi en l’interrogeant sur ses  responsabilités individuelles.

Une vie difficile et dangereuse

Au bar, No consomme de la bière : « un demi ou deux » ou « un café et reste des heures devant une tasse vide ». Dans les chapitres précédents, elle consommait des alcools forts, cela nous laisse penser que No a besoin de substances fortes pour noyer son chagrin ou son désespoir. On peut aussi imaginer une certaine forme de dépendance. Plusieurs citations nous montrent que la vie de No est marquée par :

La fatigue : « Je vois la fatigue sur son visage, c’est comme un voile gris qui la recouvre, l’enveloppe et peut-être la protège. »

La violence et la peur : « Elle raconte la peur, le froid, l’errance » ou « obtenir un numéro de rang ou de chambre »

L’errance, l’ennui : « les allers-retours en métro sur la même ligne pour tuer le temps »

La honte et la volonté de rester digne : « elle vit dans la rue mais elle n’aime pas qu’on le dise. »

A travers ce récit descriptif effroyable, Delphine de Vigan dénonce les inégalités sociales. On peut imaginer qu’elle interpelle le lecteur en le mettant face aux disfonctionnements politiques mais aussi en l’interrogeant sur ses responsabilités individuelles.

La langue et le style

Pour souligner la pauvreté de No, l’autrice utilise l’expression « une valise à roulettes qui contient toute sa vie. » Cette métonymie permet de minimiser les possessions de No tout en donnant un caractère précieux a ce qu’elle possède. Ce passage est majoritairement écrit au présent et a ici une valeur de vérité. Il s’inscrit pleinement dans la description des difficultés de sa vie quotidienne.

En conclusion, ce chapitre nous offre un récit glaçant de la vie quotidienne de No. Nous savons qu’elle est désormais majeure. Par conséquence, elle ne peut plus passer de temps dans un foyer d’urgence. Elle doit trouver de son propre gré des endroits pour se mettre à l’abri du froid et de la peur, dormir, manger, se laver…No fait face à une très grande précarité. Elle tente de dissimuler sa détresse mais son comportement révèle des failles profondes. No semble trouver un terrain d’entente avec Lou. Elle se livre et parle de son quotidien. Face à ce récit dramatique, Lou se retrouve bouche bée.

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