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16 décembre 2019

Suite française d' Irène Némirovsky - éditions Folio

charlesChapitre 7

Le chapitre 7 fait entrer un nouveau personnage : Charles Langelet, un bourgeois de soixante-ans. Dans ce roman, Irène Némirovsky nous offre une galerie de portraits en décrivant pour chacun d'entre eux leur aspect physique et leur personnalité.

Ainsi, dès le début du chapitre, nous découvrons que Charles Langelet a une santé fragile puisqu'il « était gras et avait une maladie de cœur ». Un peu plus loin, Irène ajoute « son visage avait ordinairement une expression doucereuse et méfiante comme celle d'un vieux chat qui ronronne au coin du fourneau. » Une fois de plus, l'auteur compare le personnage avec un animal. Cette figure de style permet de ridiculiser le personnage car il appairait comme étant peu téméraire et peureux.

Il semble vivre seul mais depuis sept ans il a du personnel à la maison pour l'aider, ce qui nous permet de comprendre qu'il appartient à une classe sociale élevée. De plus, c'est un homme précieux. Il a des goûts raffinés et prend plaisir à observer le luxe qui l'entoure, comme le montre la citation suivante : « il n'aimait au monde que son appartement et les objets éparpillés à ses pieds, sur le plancher : les tapis étaient roules dans la naphtaline et cachés dans la cave. »

Nous comprenons assez rapidement que ce personnage est présomptueux, hautain et méprisant. En effet, plusieurs citations soulignent son arrogance : « Il ne pouvait vivre dans un décor terne ou vulgaire » ou encore « Qu'avait t-elle dit cette pimbêche au téléphone ? » sans oublier «  Pauvre imbécile ! ». Ces remarques désobligeantes et impolies nous permettent de le comparer à Monsieur Corbin ou encore l’écrivain Gabriel Corte.

Face à la menace de la guerre, Charles Langelet confie à une de ses amies qu'il quitte Paris non pas parce qu'il fuit le danger. Il part car il ne peut pas « supporter ce désordre, ces éclats de haine, le spectacle repoussant de la guerre. » Nous avons le sentiment qu'il est invincible, capable de passer au-dessus de l'angoisse et de l’inquiétude. Cette sensation surréaliste est renforcée avec la citation suivante : « Non, il ne craignait rien. »

charles 2Il veut partir dans un coin tranquille à la campagne et remarquons au passage que l'absence de questions lors de la conversation avec son amie souligne son indifférence et son égoïsme. Est-il inquiet de savoir par quels moyens peut-elle quitter Paris ? La réponse est non. Cherche t-il à comprendre ses états d’âme ? La réponse est non. Autrement dit, l'ellipse narrative (qui consiste à émettre des omissions) permet de renforcer l'individualisme que l'on retrouve souvent chez les bourgeois dans ce roman.

Vers la fin du chapitre 7, un long passage montre que Charles Langelet est complètement imbu de sa personne. Il se sent bien supérieur aux autres. C'est un personnage vil et plein de défauts comme le montre cet extrait : « Il n’était pas fait pour ce monde qui, de cette charogne, naîtrait comme un ver sort d'une tombe. Monde brutal, féroce ou il faudrait se défendre contre les coups de dents. Il regarda ses belles mains qui n'avaient jamais travaillé mais caressé seulement des statues, des pièces d’orfèvrerie ancienne, des reliures...Lui Charles Langelet….que ferait-il au milieu de cette foule de mente ? Il serait volé, dépouillé, assassiné comme un pauvre chien abandonné aux loups ». L'interrogation : « que ferait-il au milieu de cette foule démente ? » met en évidence que ce collectionneur d'art est sournois. Il pense qu'il n'est pas digne de se mélanger au peuple. Ses propos suggèrent qu'il mérite mieux. Il éprouvé du mépris pour ceux qui ne sont pas du même rang. La dernière phrase du chapitre 8 « Les concierges n'avaient pas besoin de savoir ce qu'il emportait » renforce le caractère hautain du personnage et son indifférence face à ceux qui l'entourent.

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