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6 janvier 2024

Radium girls de Cyrielle Evrard – Editions Glénat

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On pourrait croire en voyant la couverture de ce roman graphique à l’épopée d’un groupe de rock tendance. Ne vous y méprenez pas. Si les Radium Girls sont à la une de cette histoire, c’est parce qu’en 1918 aux Etats-Unis, plus précisément dans le New Jersey, des femmes ouvrières embauchées pour peindre des aiguilles de 250 cadrans par jour ont vu leur vie basculée dans d’atroces souffrances suite à l’ingurgitation de doses de radium.

Lip. Dip. Paint. Lisser le pinceau du bout des lèvres, tremper la plume puis peindre les aiguilles du cadran afin qu’elles deviennent phosphorescentes. Trois mots qui résonnent comme une consigne. Simple et rapide en apparence. Un vrai jeu d’enfant. D’autant plus ludique que les femmes entrent désormais dans le cercle très restreint des « Ghost girls », les filles qui brillent dans la nuit, des silhouettes qui en jettent dans les boîtes de nuit, dansant et buvant de l’alcool alors que la prohibition interdisait toute consommation.

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Mais pour Grace, Mollie, Albina, Edna, Quinta…l’euphorie sera de courte durée. Assez rapidement, les femmes commencent à ressentir des douleurs physiques : mal de dents, destruction des globules rouges, anémie aiguë, des douleurs aux pieds, mal au dos. Les femmes souffrent toutes le martyre. La mort lente à petit feu. Les employées apprennent que les responsables étaient tous au courant et qu’ils n’ont rien fait.

J’ignorais absolument tout de cette histoire. En découvrant cette bande-dessinée aux couleurs crayons pastel, la scénariste met en lumière le destin tragique et injuste de femmes ignorant que leur santé était en péril à cause de leurs gestes professionnels. Des actions quotidiennes qui les mèneront à leur perte. Ces jeunes femmes insouciantes n’ont pas pu faire le poids devant les géants de l’industrie. J’ai été franchement happée par ce récit et à l’issue de ma lecture j’ai voulu en savoir encore plus. La documentation en fin d’ouvrage est un plus. Je recommande aussi l’interview de la scénariste.

Pour rendre hommage à ces femmes disparues trop jeunes, la couverture brille la nuit. Une manière bien singulière et authentique de ne pas les laisser dans l’ombre.

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