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12 novembre 2023

Soleil amer de Lilia Hassaine – éditions Folio

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1959. Saïd quitte l’Algérie, son pays natal. Il laisse derrière lui sa femme, ses trois enfants, ses montages, sa culture et son passé. Recruté par un Français pour travailler en région parisienne dans une usine automobile, Saïd parviendra au bout de six mois à faire venir sa famille. Cependant, le rêve s’écroule quand Naja débarque et fait face à la réalité : les conditions de logement sont précaires, le mal du pays s’abat sur elle…

Lorsque Naja découvre qu’elle est enceinte, Saïd lui propose de réfléchir à la question suivante : étant donné la misère dans laquelle ils vivent, et s’ils donnaient leur futur bébé à Kader, frère de Saïd, marié à une Française infertile ? Venant de Saïd, Naja sait qu’il ne s’agit pas d’une question, mais d’une réflexion déjà murie et aboutie à laquelle elle ne pourra dire non.

Ce roman s’appuie sur l’histoire de la trajectoire de deux frères qui ont quitté l’Algérie pour s’installer en France dans les années soixante. Véritable fresque socio-culturelle, ce livre démarre dès l’âge d’or des cités HLM dont l’objectif était de faire briller la devise du vivre-ensemble. Puis, progressivement, le roman nous montre la décadence de ces quartiers abandonnés par un gouvernement plus soucieux de mettre davantage en valeur les zones pavillonnaires, supprimant au passage les gardiennes d’immeubles, les centres de loisirs, les espaces verts. Un retrait laissant les enfants des cités à l’écart. Ce roman rappelle aussi la nuit violente d’Octobre 1961, époque à laquelle les Algériens, seulement les Algériens étaient visés par un couvre-feu.  

L'arrivée au pouvoir de Giscard amplifie le racisme. En effet, ce Président décide d'offrir 10 000 francs à chaque Algérien qui retourne au pays.

Ce livre fait écho aux thématiques traitées dans les romans de Faïza Guène : l’injustice, le racisme, la place des femmes dans la culture maghrébine, les mariages arrangés, la notion de dualité chez les immigrés, le sentiment de discrétion lié à l’obligation de raser les murs, de se faire petit, la violence dans les banlieues, la drogue, le sida, l’exclusion sociale…Mais il est aussi question de solidarité féminine, d’ascenseur social mais à quel prix ?

J’ai tout aimé dans ce livre : le secret dont je ne dirai rien mais qui sert de fil conducteur à la construction du récit. A mi-chemin entre le témoignage et le récit sociologique, ce livre permet de retracer tout un contexte historique qui aujourd’hui laisse encore des traces.

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