Moi, Félix, 10 ans sans-papiers de Marc Cantin- éditions Milan Poche

Comme le titre l’indique, le personnage principal de ce roman jeunesse est un jeune garçon. Issu de Côte d’Ivoire, il fuit son pays dans des conditions clandestines avec sa mère, son frère Moussa et sa sœur Bayamé. Les quatre découvrent l’angoisse de voyager à bord d’un cargo, la peur d’être démasqué avant l’arrivée à Brest. Plus question de retourner travailler dans les champs de cacaoyers, Félix espère que la France sera à la hauteur de ses espérances.

Mais sans-papiers, Félix comprend vite qu’il doit vivre caché, se faire le plus discret possible. Impossible d’aller à l’école, de sortir dans la rue, de s’amuser comme les autres enfants de son âge. Condamné à dormir dans une cave avec ses proches, Félix tourne en rond en rond, regarde par la fenêtre de l’appartement de son oncle tout en pensant à son père resté  dans son pays d’origine, à s’user les doigts aux champs. Lors d’un contrôle de la police dans l’appartement, les choses tournent mal. Seul Félix parvient à échapper miraculeusement à l’expulsion.

Ce roman jeunesse s’adresse à des enfants dès 10-11 ans. Il s’agit du premier volet d’une trilogie. L’histoire de Félix nous fait pleinement comprendre la trajectoire d’un enfant en situation d’illégalité, bien différente de celle d’un jeune réfugié politique. A travers le personnage de la mère de Félix, Marc Cantin aborde la question des conditions de travail précaires des femmes, acceptant de travailler sans contrat afin de pouvoir gagner un minimum d’argent. Au fil de l’histoire. Félix fera des rencontres heureuses, notamment avec l’épicier du quartier ou encore Flavie mais de l’autre côté, d’autres personnages racistes font preuve de méfiance, d’intolérance, de violence physique et verbale. En ce sens, le roman propose un spectre de la population française, une dure réalité à laquelle Félix fait face avec courage et en silence.