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5 février 2023

Mademoiselle Papillon d’Alia Cardyn – éditions Robert Laffont

 

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Gabrielle a trente ans. Elle est infirmière dans un service de néonatalogie intensive. Elle s’occupe de grands prématurés. Elle rassure les mamans comme elle peut, tente de faire face aux difficultés de son métier. Elle est là pour aider, pour soigner, pour remplacer la linge de la couveuse qui accueillera le bebe suivant. Ses mains répètent souvent les mêmes gestes mais intérieurement Gabrielle a du mal à gérer ses émotions.  Chaque réponse étant un rapprochement de la mort ou de la vie.

Souvent, après la fin de sa garde, Gabrielle ressent le besoin de fuir. De s’évader. Elle cherche l’éphémère, la légèreté, la futilité pour oublier les moments traumatisants comme l’arrêt cardiaque d’un nourrisson. Devant sa mère écrivaine, Gabrielle hésite à lui confier ses peurs ou ce qu’elle considère elle comme des échecs. Or, un jour sa mère lui confie son dernier manuscrit en déclarant : « je ne pense pas qu’il soit possible de me pas aimer Mademoiselle Papillon. » De cette manière, le lecteur entre dans la deuxième histoire datant de 1920, retraçant le parcours d’une femme courageuse et déterminée. Une infirmière comme Gabrielle qui à l’époque de l’entre-deux-guerres travailla premièrement dans un dispensaire dans l’est de la France, à Vraignes-en-Vermandois puis décida d’ouvrir une maison pour protéger les enfants atteints de la tuberculose sans imaginer que la sublime abbaye de Valloires ira au-delà de cette mission initiale.

Ce roman met en parallèle deux histoires : le destin de deux femmes, passionnées et pleinement investies dans leur métier de soignant. L’ouvrage rend hommage à Thérèse Papillon, qui a sauvé des milliers d’enfants et a été reconnue Juste parmi les Nations. Il faut saluer le travail de l’autrice qui a multiplie les rencontres et les recherches afin de dresser le portrait d’une femme volontaire, courageuse, brillante. Inspirante et pleine d’humanité. L’accès à son journal intime relève de l’imagination de l’autrice mais apporte une touche personnelle dans la mise en page du texte.

Gabrielle est un personnage qui évolue au fil du livre. J’ai beaucoup aimé la description de son investissement professionnel mais aussi de ses doutes sans oublier la culpabilité qu’elle porte en elle quant elle doit faire face aux situations tragiques. Vers la fin du roman, l’autrice a abordé un sujet qui m’était inconnu : le nidcap. Nidcap signifie Neonatal Individualized Developmental Care Assesment Program, (ce qui signifie en français, programme néonatal individualisé d'évaluation et de soins de développement). C'est Heidelise Als, psychologue et professeure émérite à Harvard, qui en a établi les principes de cette pratique qui s’appuie sur du bon sens. Il s’agit d’apporter plus de douceur dans les soins dans l’objectif de viser l’épanouissement physique et émotionnel des bébés et de leurs parents. Suite à cette découverte, Gabrielle se remet en question et change sa méthode de travail.  

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J’ai été séduite par la qualité du style de l’autrice qui a réussit à jouer avec une alternance de registres en fonction de l’époque décrite. Pour finir, j’ai été séduite par le début du roman qui ne correspondait pas à ce que j’avais imaginé. Un roman touchant. Une construction captivante. Un magnifique hommage au personnel soignant.

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 Merci Fred, comme toi, j'ai tout autant dévoré ce livre qui s'appuie sur des faits historiques.

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