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15 décembre 2022

Manèges – Petite histoire argentine de Laura Alcoba – éditions Folio

Manèges

Argentine, 1975. La narratrice est une petite fille unique de huit ans qui à cause de la dictature doit apprendre à vivre dans la clandestinité. Ses parents sont des militants de gauche. Chez eux, ils cachent des armes et des journaux. Très vite, l’enfant apprend à tenir sa langue, à ne pas dévoiler ce qu’elle sait ou ce qu’elle aurait vu en cas de contrôle.

La petite fille grandit en apprenant à rester sur ses gardes dans la rue, à l’école. La situation devenant difficile, elle déménage dans un lieu tenu secret qui abrite une imprimerie cachée derrière une porte au système d’ouverture complexe. Dans ce contexte de tensions, son père est prisonnier politique et sa mère quelques années plus tard deviendra réfugiée en France.

Manèges est un récit court. Il s’appuie sur un travail de mémoire. Laura Alcoba y dresse des souvenirs de son enfance, retranscrit des conversations échangées en espagnol (sa langue maternelle). J’ai lu cet été le premier volume de cette trilogie et j’en garde une excellente impression. Le livre est intitulé Le bleu des abeilles et cette découverte fut un coup de coeur. http://apresavoirlu.canalblog.com/archives/2022/07/31/39577211.html .

Il aurait été certes plus logique de commencer dans l’ordre chronologique bien que l’autrice dise que les lecteurs peuvent les lire indépendamment les uns des autres.

Je suis toujours fascinée par ces écrivains qui choisissent le français comme langue d’expression alors qu’ils viennent de loin et que le français ne se trouve pas être leur langue d’origine. J’admire leur parcours pour en arriver là.

Le style utilisé dans ce livre est celui d’une petite fille qui à travers cette plongée dans son passé nous fait revivre son enfance partagée entre l’inquiétude et quelques rares moments de jeux. Pour autant, ce livre n'est pas un roman jeunesse. 

J’ai regretté l’absence de détails historiques ou politiques mais je pense que cette approche un peu floue est volontaire. Elle reflète certainement l’état d’incompréhension ou de doutes auquel elle devait faire face en permanence. Ballotée entre des endroits tenus secrets, traumatisée par les visites de son père en prison ou encore inquiète face à l’incertitude de son avenir, la narration sur un fil colle à l'incertitude.  Je sais qu’il existe un troisième tome. J’ai envie d’en savoir plus sur elle, son histoire et donc je serais ravie de lire plus tard la danse de l’araignée.

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