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23 septembre 2021

La perle et la coquille de Nadia Hashimi

La perle et la coquille

Kaboul, 2007. Rahima a neuf ans. Elle appartient à une famille nombreuse dans laquelle au grand regret du père, il y a cinq filles. Sur le chemin de l’école, les filles sont très souvent victimes du harcèlement des garçons dans la rue, si bien que le père décide de les retirer du système scolaire pour éviter les conflits. Au lieu de s’instruire, elles se retrouvent donc à la maison, chargées des corvées domestiques.

L’échec de la mère à porter un garçon est un point sensible depuis la naissance de la dernière.  Le père étant malade, la mère décide de transformer le destin de Rahima en la déguisant en garçon. La mère lui coupe les cheveux, lui donne des vêtements de garçon et la baptise désormais « Rahim ». A dix ans, Rahim démarre une nouvelle vie sous une identité cachée. Cela lui permet d’aller à l’école, d’apprendre à lire et à écrire, sortir, faire des courses, jouer au foot : goûter à la liberté. J'ai appris via ce livre la réalite de l'existence des "bacha posh". 

Toutefois, le répit sera de courte durée puisqu’il est courant en Afghanistan d’organiser des mariages forcés dès le plus jeune âge des jeunes filles au moment de la puberté. Dans un climat de violence et de tensions permanentes, Rahima devra se conduire en bonne épouse, apprendre à tenir une maison tout en subissant les humiliations de sa belle-mère.

En parallèle du récit de Rahima, l’autrice nous raconte le destin de son ancêtre Shekiba un siècle plus tôt. Son histoire montre clairement que le poids de la tradition ne s’est pas du tout allégé.

La condition des femmes reste extrêmement limitée. L’actualité nous rappelle que les étudiantes en présence des Talibans aujourd’hui doivent être entièrement couvertes, à l’exception du visage. Elles ne doivent pas croiser les garçons et leurs professeurs sont des femmes ou des hommes âgés.

Après avoir lu cette année « Si la lune éclaire nos pas » http://apresavoirlu.canalblog.com/archives/2021/03/25/38885753.html j’ai découvert un second roman écrit par Nadia Hashimi, dont les parents ont quitté l’Afghanistan dans les années 1970 afin d'émigrer aux Etats-Unis, avant l’invasion soviétique.  

Ma préférence va à ma première découverte car l’histoire était à mes yeux plus captivante. Ce roman contient 69 chapitres et 566 pages. Bien qu’il y ait de nombreux personnages, on ne perd pas le fil de la narration entre les deux histoires parallèles. 

Ce roman est très axé sur le combat des femmes afghanes d’hier et d’aujourd’hui. Pour moi, la scène la plus éprouvante fut de loin le moment de la lapidation en public. Ce livre est alarmant, choquant, virulent toutefois je trouve qu’il manque un peu d’explications sur le contexte géopolitique du pays. Sans parler du fait que le livre est teinté d'un pessimisme angoissant et flagrant. 

Le style n’est pas non plus des plus remarquables mais je retiendrai de ce livre la cruauté et l’injustice que subissent ces femmes, réduites au silence et à l’abnégation.

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