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13 janvier 2021

No et moi de Delphine de Vigan - chapitre 20

Chapitre 20

Lou, désormais entreprenante et volontaire, a trouvé un poste grâce à ses efforts. Le chapitre 20 nous permet de comprendre que ce nouvel emploi semble en apparence un élément novateur positif. Toutefois, Delphine de Vigan va utiliser un langage implicite qui laisse entendre que les conditions de travail sont douteuses.

Après la pluie, le beau temps…

No a trouvé du travail. C’est une excellente nouvelle. Un évènement heureux, un pas en avant marqué par l’insertion dans le monde professionnel. Travailler, c’est gagner de l’argent. C’est vu comme un moyen de se sortir de la précarité. De la misère. De la rue. C’est donc un avenir prometteur et tous veulent fêter cette première victoire. Je cite : « Mon père est descendu acheter une bouteille de champagne. » Aux premiers abords, la situation semble donc parfaite. Toutefois, « quand elle nous a donné davantage de détails, mon père a eu l’air de trouver que ce n’était pas idéal. » Le lecteur s’interroge et se demande pourquoi le père est-il sceptique ? Pourquoi émet-il des réserves ?

Les conditions de travail de No

No est femme de chambre dans un hôtel près de Bastille. Nous remarquons tout de suite que No n’a pas un emploi du temps fixe. Ses horaires sont aléatoires. Je cite : « Elle termine à seize heures, mais certains jours elle doit rester tard pour remplacer le garçon du bar. » C’est donc irrégulier.

De plus, les conditions sont précaires car « le patron la déclare pour un mi-temps, le reste est payé au noir. » Cette expression souligne qu’il s’agit d’une pratique frauduleuse qui permet de me pas verser les taxes et les charges sociales. Cela prive aussi les salariés de leurs droits.

En dépit de ce contexte illégal, No est enthousiaste et fière. Elle se montre aussi généreuse et reconnaissante : « elle a dit à mes parents qu’elle les inviterait au restaurant quand elle recevrait sa première paye, et puis qu’elle partirait, quand elle aurait trouvé un endroit où loger. » No ne veut pas être une charge, L’utilisation du conditionnel montre qu’elle envisage des projets pour son avenir. Face à cet enthousiasme débordant, les parents demeurent patients et bienveillants : « ils ont répondu en chœur qu’il n’y avait pas d’urgence. »

Un rythme effréné dans un cadre stressant

La cadence de travail de No est incessante. Je cite : « son réveil sonne vers six heures, elle fait le café, avale une tartine et part à pied dans la nuit. »No utilise un langage oral et familier quand elle parle de son patron qui ne lui accorde pas de repos sinon il « pète une durite. » En argot, cela signifie se mettre très en colère. No s’exprime ainsi pour se moquer et théâtraliser sa prise de parole. L’expression « le patron est toujours sur son dos » est une expression qui signifie qu’il est constamment en train de vérifier ce qu’elle fait. Il est omniprésent, lourd et envahissant. Les règles sont injustes. Je cite : « elle n’a pas droit de faire une pause, ni de s’asseoir ». De plus, Delphine de Vigan utilise un langage implicite quand elle parle de la clientèle de l’hôtel. « Elle évoque des touristes, parfois des hommes en déplacement professionnel. » Le lecteur s’interroge sur le type d’hôtel quand il constate le profil du gérant, ses méthodes douteuses et un portrait évasif sur le profil de la clientèle.

En conclusion, si certes l’emploi semble épuisant et difficile, il n’en est pas moins que c’est un premier pas. No est intarissable sur le sujet et livre une multitude de détails qui montrent son désir d’avancer.  Toutefois, le lecteur s’interroge : No va-t-elle arriver à maintenir ce rythme effréné ?

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