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15 juin 2020

Un mariage anglais de Claire Fuller / éditions Livre de Poche

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1976. Ingrid est étudiante à Londres. Elle est jeune, assoiffée de découvertes, exaltée par le champ infini des possibles. Pendant le semestre d’été, Ingrid s’inscrit à un atelier d’écriture dirigé par Gil Coleman, professeur de littérature séduisant et écrivain, de vingt ans son ainé. Ingrit écrit, fait corriger une de ses histoires qui se passe en Norvège, dans l’archipel d’Oslo. Gil vante les mérites de son travail et propose à Ingrid d’aller boire un verre pour approfondir le sujet. Ainsi, démarre le début de leur histoire.

Quinze ans plus tard, Ingrid décide d’écrire des lettres adressées à son mari. Des dizaines de feuilles dans lesquelles elle souhaite mettre les choses à plat, divulguer la vérité sur leur mariage. Pour s’y prendre, elle procède de manière chronologique, retrace les circonstances de leur première rencontre, détaille les premières années de leur vie commune dans leur maison surnommée « le pavillon de nage », leurs rêves et leurs projets, l’arrivée des enfants mais aussi ses déceptions, lassée par les absences répétées de son mari.

Ingrid écrit, surtout la nuit, glisse les lettres dans les livres de leur résidence. Elle déclare avec une certaine amertume « Peut-être ne les trouveras tu jamais, peut-être ne seront-elles jamais lues. Je me ferai une raison. » Au fil de cette correspondance, Ingrid revient sur des évènements passés, partagés pour y ajouter des observations plus intimes, peut être encore plus fortes avec le temps écoulé.

Et puis un jour, il n’y a plus de lettres. Ingrid disparait. S’est-elle noyée ? Est-elle toujours en vie ? En parallèle de ces interrogations, le lecteur fait la rencontre de Nan et Flora, les deux filles de ce couple qui reviennent sur les terres de leur enfance, en 2004 , au chevet de leur père malade.

Ce qui est bluffant dans ce roman, c’est tout d’abord le dispositif narratif. On fait des allers/retours entre 1976, 1992, 2004 sans perdre le fil de l’histoire. On alterne les époques tout en découvrant des mœurs différentes, ce qui est franchement enrichissant.  

Ce livre nous plonge au cœur d’une passion et soulève la question de savoir si la haine et l’amour ne seraient pas une seule et même chose au fond ?

Pour les amoureux de la littérature, ce livre vous enchantera car en dehors de cette histoire familiale, il y est énormément question de livres, de livres, de livres et encore de livres ! Il suffit de regarder la bibliographie à la fin pour se donner une idée. Claire Fuller dans ce roman aime aussi jouer avec les citations. En effet, page 255, elle s’appuie sur la célèbre histoire courte d’Ernest Hemingway « A vendre chaussures bébés, jamais portées. » pour étoffer son roman, surprendre le lecteur. J’ai beaucoup apprécié ce clin d’œil culturel.

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Enfin, j’adore les romans épistolaires car ils permettent non seulement de modifier les points de vue narratifs mais je trouve qu’ils donnent aussi beaucoup de liberté dans le style. Il y a une ambiance feutrée, parfois pesante dans ce livre liée à une souffrance dû au fait de vivre dans l’espoir et le chagrin à la fois. Par contre, un petit point négatif, je suis un peu déçue par la traduction du titre original Swimming lessons. 

J’ai terminé ce roman samedi 13 juin 2020, les pieds enfouis dans le sable de la plage de Patacona. De ce livre, je garderai en mémoire les images suivantes, un mot coincé entre le câble de frein et le guidon de vélo d’un homme, une pluie de poissons sur la route, des murs qui font deux livres d’épaisseur, un squelette humain grandeur nature, des verres de vin posées sur le rebord d’une fenêtre lors d’une soirée de fin de semestre…

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