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22 mars 2020

Le jour d’avant de Sorj Chalandron – éditions Grasset

le jourLe 27 décembre 1974, à la fosse Saint-Amé de Liévin-Lens dans le nord de la France s’est produit une terrible catastrophe. Quarante-deux mineurs ont perdu la vie, suite au mauvais entretien de la mine. C’est dans ces conditions tragiques que Michel, le narrateur du roman, a perdu son grand frère Jojo.

Comme son titre l’indique, le narrateur commence par raconter « le jour d’avant », la vielle de ce drame qui avait secoué la France entière lors de cet hiver 1974. L’auteur s’appuie sur un véritable fait pour rappeler que depuis longtemps la fosse était signalée comme dangereuse, que tout le monde le savait, que la ventilation était défectueuse. En dépit de ces conditions de travail effroyables, les employés continuaient de prendre des risques pour des salaires très bas. Suite à la disparition de son frère, Michel sera toute sa vie guidé par l’esprit de vengeance, insufflé également par le suicide de son père.

Afin de tenter vainement de tourner la page, Michel quitte la région pour devenir ensuite chauffeur routier à Paris. Il sera respecté par tous ceux qui le côtoient. Amputé d’une femme belle, il reviendra quelques années plus tard sur les terres d’origine de son enfance avec un plan machiavélique en tête…

Ce roman sombre rend hommage aux mineurs qui ont perdu leur vie alors qu’ils se rendaient au travail. Je n’avais pas connaissance de cet épisode douloureux et en ce sens ce livre permet d’honorer leur mémoire tout en soulevant la question de la responsabilité individuelle et politique. Le roman prend un tournant inattendu lorsque nous comprenons les intentions cruelles du narrateur mais surtout le motif de sa haine. Le lecteur bascule alors dans une autre histoire mêlant les thèmes du mensonge et de la culpabilité. Ce livre m’a permis de découvrir un pan de l’histoire du bassin minier, de penser de nouveau au roman Germinal de Zola mais je dois avouer que j’ai mis du temps à le finir. Ce fut une lecture globalement laborieuse sans-doute parce que ce n’était pas le bon moment. L’ambiance de ce drame personnel fut pesante à lire dans le contexte actuel mais il convient de saluer la démarche de l’auteur d’écrire un livre qui s’inscrit dans le patrimoine de la mémoire collective.

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