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18 mars 2020

Suite française d'Irène Némirovsky - éditions Folio

Chapitre 29

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Le chapitre 29 parle de Charles Langelet. Tout au long de ce livre, nous avons constate qu’il s’agit d’un bourgeois hautain et imbû de lui-même. Il entretient une relation avec Arlette Corail, une danseuse superficielle.

Dès le début de ce chapitre, l’autrice nous rappelle que Charles Langelet est un homme matérialise. Il est soulagé car je cite : « Les porcelaines n’avaient pas souffert du voyage. » Nous avons l’impression qu’il se comporte comme un jeune enfant, enthousiaste a l’idée de déballer ses cadeaux de noël. Irene Nemirovsky passe au peigne fin ses gestes précieux, ce qui permet de le ridiculiser le personnage et de se moquer de lui. L’expression « frémissant de joie » semble en effet exagérée dans ce contexte.

Nous apprenons dans ce chapitre que Charles est avare (ce qui finalement ne nous surprend pas complètement).  La citation : « Charlie avait toujours été regardant, près de ses sous » renforce l’image négative que nous avons de ce personnage égoïste et arrogant. Autrement dit, l’autrice ajoute ce détail supplémentaire pour forcer le trait et susciter la désapprobation du lecteur.

Nous remarquons qu’à ce stade du roman, il est toujours aussi méprisant avec ses domestiques. Ce qui est intéressant de constater, c’est que la guerre n’a eu aucune influence sur son caractère. L’expérience n’a pas infléchi ses exigences. En effet, quand la concierge de l’immeuble lui explique se sentir débordée de par la charge de travail, il répond de manière catégorique et inflexible : « Vous vous arrangerez Madame Logre. Vous travaillerez un peu plus vite, voilà tout. »Il se permet d’utiliser un ton directif et imposant, renforce par l’usage du futur et l’absence de signes de politesse.

Assez rapidement, Charles Langeler retrouve ses anciennes habitudes, celles qui lui assurent une vie douce et confortable. Il envisage de recruter des domestiques, il va au restaurant, il fume un cigare. Il mène une existence faite de plaisirs personnels « et trouva la vie bonne. » Pourquoi ? Il justifie sans aucun complexe ce sentiment de satisfaction de la manière suivante : « Il prenait l’existence comme elle venait, qu’il ne gémissait pas sur le passé et ne redoutait pas l’avenir. »Autrement dit, il est tellement sur de lui que rien ne peut l’atteindre. Il se présente en héros indestructible. Finalement, il conclue de manière emblématique en disant : « Lui seul était sage. »Cette citation le place ainsi en situation de domination, renforçant ainsi la distance entre les classes sociales.

Puis, Charles Langelet se promène dans les rues de Paris. Il remarque que « la foule était morne » donc il préfère se rendre dans les « bars qui étaient très chers. »Il se sent bien au contact des gens qui lui ressemblent. Lorsque soudainement, il remarque la présence d’une femme portant « un délicieux petit chapeau neuf ». Il convient de diner avec elle.

Nous assistons ensuite a un entretien professionnel entre Charles Langelet et Hortense Gaillard. Celle-ci comprend assez vite au vue des questions posées que Charles Langelet est insolent. Toutefois, elle est prête à tout pour accepter ce poste car « le travail était rare. »

D’humeur joyeuse, Charles Langelet quitte son appartement. Je cite : « Il allait retrouver des amis agréables, une femme charmante. » Alors qu’il se sent léger et détendu, l’autrice va introduire un élément perturbateur dans le dénouement. En effet, Charles Langelet va être percute par une voiture, et cet accident lui coutera la vie. Il meurt « comme un oiseau affolé par un coup de feu. »L’autrice ajoute des details sordides sur cette mort tragique. Elle écrit : « du sang et de la cervelle jaillirent avec tant de force que quelques goutes tombèrent sur la femme qui conduisait -une jolie femme coiffée d’un chapeau ». La chute dans ce passage narratif est remarquable car la conductrice n’est autre qu´Arlette Corail qui s’interroge sur la suite des évènements : « Que faire maintenant ? »

La fin du chapitre 29 est humoristique. La concierge casse une statuette précieuse. Au départ, elle culpabilise puis finit par dire que c’est de sa faute. Elle utilise le langage familier pour exprimer sa colère : « qu’il crève ». Nous avons l’impression que dans ce roman, l’autrice veut rendre justice a ceux qui méritent d’être punis ou condamnes. En mettant en scène cette mort accidentelle (ou non ? ), l’autrice suggère indirectement que ce sort est mérité.

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