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4 mars 2020

Suite française d'Irène Némirovsky - éditions Folio

Chapitre 21

Le village se retrouve en flammes. La première partie du chapitre est consacrée à une description minutieuse de la guerre. Nous pouvons une fois de plus relever de nombreux termes qui appartiennent au champ lexical du conflit, tels que « la poudrière », « l'explosion », « le bruit de la bombe ».

Cette terrible scène est d'une violence inouïe. Elle entraîne des destructions rapides « tout fut embrase ; les toits tombèrent, les planchers se fendirent en deux ». Pour rendre la situation encore plus réelle, l'autrice les conséquences de cette attaque, créant un mouvement de panique collective. Ainsi, le lecteur imagine « la foule des réfugiés » qui se « jeta dans la rue ». Ce sentiment de peur et d’extrême angoisse est renforcé avec la citation suivante : « les chevaux hennissaient, se cabraient, affoles par l’éclat et le bruit de l'incendie. » Le terme « affolés » indique la peur, le malheur et l’inquiétude extrême.

Irene s’intéresse à toutes les victimes de la guerre : autant les êtres humains (les réfugiés, les soldats) que les animaux. Autrement dit, la guerre n’épargne personne et encore moins les plus jeunes. L'autrice passe au peigne fin la détresse des enfants lorsqu'elle déclare : « des gamins couraient, criaient, s'affairaient, augmentaient encore le désordre. » Nous remarquons ici que l’énumération des gestes à l'imparfait permet de renforcer la tension narrative.

Mme Péricand espère rejoindre Nîmes. Dans la précipitation, elle énumère ce qu'elle a réussit à sauver. Fière de son esprit d'initiative, elle déclare page 169 « Elle avait eu la présence d'esprit de saisir son manteau de fourrure et une mallette pleine d'argenterie qu'elle avait gardés à son chevet. Les enfants étaient là, les trois enfants ! ». Nous remarquons dans cette citation que les biens matériels sauvés sont cités avant les enfants. Cet ordre de préférence montre le caractère superficiel de Mme Péricand qui semble attacher plus d'importance au superflu qu'à l'essentiel.

aneMme Péricand réussit à s'extirper du village avec ses trois enfants et nounou. Elle rencontre un homme qui conduit une charrette. Elle lui demande de les conduire à la gare la plus proche. Elle est assez fière d'elle car dans ce chaos elle trouve qu'elle « avait agi avec fermeté, courage et sang froid... »jusqu’à ce qu'elle réalise qu'elle avait oublié son beau-père. Autrement dit, l'autrice termine ce chapitre en insérant une situation burlesque et comique. L'oubli du vieux Péricand semble insensé mais il permet à l'autrice d'utiliser l'humour cynique pour se moquer de Mme Péricand.

beaupere

Chapitre 22

Charles Langelet, homme bourgeois et condescendant, refuse de se mettre sur le même pied d’égalité des réfugiés. Son arrogance le pousse même jusqu'au déni. Il prétend n'avoir vu aucun bombardement, comme s'il était au-dessus du danger. Il n'a absolument rien vu, « pas même un accident de voiture. » Son attitude respire l'arrogance et le mépris.

Quand la serveuse lui sert de l'omette, il déclare que c'est « immangeable ». Il est si impoli qu'il en devient insupportable. La seule chose qui l’inquiète, c'est son « appartement de Paris » ainsi que « ses porcelaines, ses plus chers trésors ».

Charles Langelet se décrit comme un homme qui n’était pas fait pour cette vie grossière. Charles est très méprisant envers les autres réfugiés. Il s'interroge et se demande pourquoi les réfugiés ont-ils peur. Pour souligner son caractère hautain, Irène Némirovsky utilise une succession de questions rhétoriques : « De quoi se préoccupaient-ils ? De ce qu'ils mangeraient, de ce qu'ils boiraient ? »

Dans ce chapitre, l'autrice insiste sur les écarts sociaux et les injustices. « On parlait beaucoup de riches qui se sauvaient pour mettre leur peau et leur or a l'abri et qui encombraient les routes tandis que le pauvre n'avait que ses jambes pour marcher et crever. » Le thème du moyen de locomotion est au cœur de ce roman, mettant les plus privilégiés à l’écart du danger. Les plus vulnérables eux risquent leurs vies. L'utilisation du verbe familier « crever » souligne que la mort plane au-dessus des pauvres.

Page 189, la guerre entraîne un lot de rumeurs glauques et sinistres. Analysons la citation au discours direct suivante : « On m'a dit que le directeur d'une des prisons a été assassine par ses pensionnaires qu'il avait reçu l'ordre de faire évacuer ; ca s'est passe a deux pas d'ici. J'ai vu des mes yeux des villas pillées, bouleversées de fond en comble. » L'autrice nous offre l'image d'une société sans foi ni loi, un monde chaotique dans lequel les hommes agissent sans scrupules, sans réfléchir, de manière égoïste et sauvage.

helpCharles qui « n'avait pas l'habitude de voyager sans chauffeur » tombe en panne d'essence. Il s'approche d'un couple et demande : « Vous n'auriez pas un bidon d'essence à me céder ? » Charles propose à un jeune couple d'aller se reposer dans l'herbe et il promet en même temps de veiller sur l'auto mais il en profite pour leur voler leurs bidons d'essence. Charles incarne l'individualisme, la malhonnêteté, provoquant ainsi l'indignation du lecteur.

vol

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