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10 janvier 2016

Bienvenue – 34 auteurs – Éditions Points Seuil

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En réponse aux images bouleversantes des réfugiés qui ont échoué par miracle sur les côtes européennes et en hommage aux nombreuses victimes anonymes, les éditions Points seuil se sont lancés dans un projet éditorial qui mérite notre attention et je pense notre soutien. L'objectif de ce recueil étant de donner la paroles à des écrivains francophones et de nous faire ainsi réfléchir sur ce qui aujourd'hui divise tant l'opinion public. 34 auteurs se sont ainsi mobilisés pour constituer un recueil de textes et de dessins et rappelons que tous les bénéfices seront reversés au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

Le livre s'ouvre avec une nouvelle d'Olivier Adam. (Pour ceux et celles qui me connaissent, vous savez à quel point j'adore cet auteur). J’étais donc impatiente de découvrir son texte or au bout de quelques lignes, j'avais un curieux sentiment de « déjà lu ». En effet, j'ai retrouvé la même histoire sous le titre « Douanes » publiée en 2004. Certes l'histoire de ce chauffeur routier choqué par le comportement des autorités lors de la découverte d'un mec en tee-shirt caché à l’arrière d'un camion fait écho avec ce que nous avons pu observer en 2015, j’étais un peu déçue de ne pas lire un texte nouveau. Mais l’idée est sans-doute de dire que le temps passe mais que certaines choses ne changent pas pour autant.

J'ai beaucoup aimé la nouvelle de Nicolas Bedos qui met en scène une bande de copains qui se retrouve tous les ans à Antibes. La nouvelle fait le parallèle entre ces jeunes trentenaires pas forcement épanouis qui s'amusent à bord d'un vieux canot pneumatique et des réfugiés qui n'ont d'autres choix que de fuir la guerre dans leur pays. Nicolas Bedos nous conduit à nous interroger sur les origines de notre égoïsme en utilisant des phrases courtes et percutantes, un style un brin provocateur. J'ai aussi vraiment aimé le texte de Philipe Claudel intitulé Baignade interdite qui propose la vision d'un couple assis sur un banc, attendant l’arrivée des réfugiés et avouant sans complexes qu'ils viennent là tous les jours pour « passer le temps ». J'ai tout autant aimé les nouvelles de Marie Darrieussecq, Philipe Delerm, Brigitte Giraud mais j'ai été particulièrement émue par l'histoire de Minh Tran Huy qui donne la parole à un réfugié qui couche sur un petit bout de papier ses espoirs et ce qu'il attend de l'avenir avant d'embarquer à bord d'un camion chargé de tomates.

Ce qui fait la force de livre, c'est la variété des points de vues offerts au fil des histoires. On entend en effet les voix de ce qui ont besoin d'aide, de ceux et celles qui veulent sortir du sentiment d'impuissance, mais aussi des commentaires désabusés des gens comme si « on ne ressentait plus assez les choses à force d'en voir trop sur les petits écrans tactiles », (Nicolas Bedos).

 

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