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26 janvier 2024

Bonjour Tristesse de Françoise Sagan - Analyse du chapitre 2

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L’arrivée imminente d’Anne est un fait qui contrarie Cécile. La jeune fille anticipe un scénario noir en pensant que l’apparition de cette invitée de dernière minute va mettre un terme à la « détente complète ». D’un point de vue littéraire, le personnage d’Anne est absent et pourtant son rôle a déjà un impact sur le personnage principal.

Anne, de par sa personnalité raffinée pose un regard sur les choses. Elle sait quelles sont « les normes du bon goût ». Cette distinction entraîne un sentiment contradictoire chez Cécile. En effet, d’un côté, elle est fascinée par les qualités d’Anne mais de l’autre côté, elle est fatiguée par son comportement. Le lecteur peut supposer qu’il existe une certaine forme de jalousie malsaine du côté de l’adolescente qui n’arrive pas à se placer. De plus, le refus catégorique d’aller chercher Anne à la gare met en valeur sa colère et son mépris.

Cécile s’échappe de la maison et descend à la plage. Elle s’y endort et la scène de cette courte sieste est assez langoureuse. Plusieurs termes appartiennent au champ lexical de la chaleur. Je cite : « chaleur accablante », « chaleur », « j’étais clouée au sable », « la force de cet été », « la bouche sèche ». La présence de Cyril trouble Cécile qui décrit physiquement ce qu’elle ressent. L’autrice passe au peigne fin les gestes du jeune garçon et ce que cela entrâine chez Cécile. Je cite : « Quelque chose en moi doucement se déchire. » Ce langage osé à l’époque a certainement heurté les codes sociaux de la bonne conduite. Cécile entre dans le jeu de la séduction, devenant ainsi l’héroïne d’une historie romantique à laquelle elle se livre en tout liberté et en pleine conscience. La scène toutefois est de courte durée, interrompue par un « coup de klaxon », séparant ainsi les deux personnages brutalement.

Anne est de suite enthousiaste et de bonne humeur quand elle découvre la maison. La succession des phrases exclamatives met en valeur sa joie qui au demeurant sera très brève. En effet, à partir du moment où elle apprend que Raymond est avec Elsa à la gare, son attitude change aussitôt. Je cite : « Son visage s’était brusquement défait, la bouche tremblante. » Pour souligner l’état de choc du personnage, l’autrice utilise la communication non-verbale qui trahit des émotions fortes. Anne est incapable de rester neutre ou impartiale. Tout en elle affiche une forme de bouleversement.

Face à cette réaction, Cécile s’interroge. Elle multiplie les questions rhétoriques et se demande si Anne est amoureuse de son père. Face à ses doutes, la jeune fille reste dubitative et sceptique, ne voyant aucune compatibilité entre les deux. Je cite : « Rien en lui ne correspondait à ses goûts. Il était faible, léger et veule parfois. » Malgré cette arrivée rocambolesque, le premier dîner fut très gai.

La fin du chapitre deux nous permet de comprendre un peu mieux la vie de Cécile à Paris. Une existence légère, ponctuée de sorties au cinéma, aux terrasses des cafés. L’autrice décrit un style de vie facile dans lequel l’argent coule à flot, les conquêtes s’enchainent, les temps d’études peu mentionnes…Le père ne cache en rien son train de vie marqué par le défilé incessant « d’invitées ». Cécile regrette toutefois une chose : être cynique sur les choses de l’amour, si bien que la vie qu’elle envisage est une existence de « bassesses et de turpitudes ».

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