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28 août 2023

Le père de la petite de Marie Sizun -éditions Arléa Poche

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1944. Paris. Deux personnages vivent dans un appartement exigu. Il y a la mère et sa petite. Bien que celle-ci ait un prénom (France) par affection et démonstration de tendresse, la petite est aux yeux de sa mère sa « chérie ».

Agée de quatre ans et demi, la petite n’a jamais vu ni connu son père. Seule une photo posée sur le buffet de la salle à manger lui permet d’imaginer à quoi ressemble cet inconnu.

A cette époque, les journaux comme la radio annoncent la fin de la guerre. Cette nouvelle en entraîne une autre, à savoir le retour du père, prisonnier quelque part, très loin. La petite ne comprend pas bien la situation. A la fois dubitative et inquiète, l’enfant fait face à une multitude de questions : est-ce qu’il y a assez de place pour trois dans ce logement étroit ? Est-ce que sa mère continuera de l’aimer comme avant ? Qui est cet inconnu ? Un père, qu’est-ce que c’est ? Leur vie quotidienne sera-t-elle perturbée par le retour de cet étranger ?

Dans ce récit autobiographique, Marie Sizun nous fait revivre les premières années lumineuses de sa vie au côté d’une mère fantasque qu’elle adore. Dans le contexte de la guerre (les sirènes, les restrictions, les tickets d’alimentation), la mère semble protéger sa fille des horreurs de ce monde en ne lui fixant aucune règle. De ces instants de son existence, Annie Sizun offre l’image d’une complicité mère-fille forte, d’un lien indestructible. Leur duo est toutefois perturbé par les visites régulières de la grand-mère qui n’hésite pas à dire ouvertement que la petite est mal-élevée. Dès lors, le retour du père plane comme une menace.

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Véritable plongée dans le passé, ce livre si personnel et touchant est marqué par de nombreux souvenirs traumatisants liés à la présence d’un père autoritaire et imposant, face auquel la petite n’arrive pas à trouver sa place. A la lecture de cette histoire vécue, on ressent beaucoup de peine pour cet enfant qui dès son plus jeune âge a été témoin de nombreuses disputes, mensonges, messes basses et non-dits.

L’utilisation de la troisième personne du singulier a certainement permis à l’autrice de mettre de la distance par rapport aux évènements vécus et j’ose l’espérer une certaine forme d’apaisement. Les phrases courtes permettent d’aller droit à l’essentiel, de faire revivre des souvenirs douloureux mais aussi d’évoquer des images de joie et d’espoir. Des scènes de vie lointaines mais encore présentes, exprimées dans un style limpide, épuré et sensible.

J'ai été très touchée de découvrir l'histoire de ses premières années à Paris. Période marquée par de nombreux tourments mais aussi des moments marquants, telle la scène d'initiation à la peinture. 

Lors de notre rencontre estivale, Marie Sizun m’a confié ne pas avoir eu de doutes quant à la publication de ce premier roman. Un livre « de base » pour toute sa vie, personnelle et littéraire. La magnifique couverture du livre nous a conduit à évoquer le peintre Modigliani. C’est ainsi que j’ai suggéré à Marie Sizun de découvrir le livre troublant « Je suis Jeanne Hébuterne » d’Olivia Elkaim. Autre recommandation à ne pas manquer. http://apresavoirlu.canalblog.com/archives/2020/03/08/38084524.html?fbclid=IwAR0NXNGV9PlWnSh5O7CKDIEeFIZpWhzuppnSJNGMRNWVEK9gAbHV22jVjJ4

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