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10 février 2022

Toutes afghanes – recueil de nouvelles – Editions de l’observatoire

Recueil

L’été 2021 a été marqué par le retour des talibans au pouvoir en Afghanistan. Ils prétendent être sortis de l’obscurantisme or les nombreuses images bouleversantes des hommes qui ont voulu s’accrocher aux avions a démontré l’inverse. Une manière urgente et déchirante de supplier l’aide étrangère qui s’en allait de ne pas les oublier.

« Toutes afghanes » est un recueil de nouvelles rédigées par des journalistes, des autrices, des femmes qui ont voulu de par leurs histoires témoigner de leur solidarité.

Le recueil s’ouvre sur un poème d’Eliette Abécassis qui rend hommage à la femme afghane et ses multiples visages. On entre ainsi en douceur dans une thématique qu’on sait d’avance brulante et violente.

La seconde nouvelle intitulée Lettre aux résistantes afghanes a été écrite par Elisabeth Badinter. Le contenu s’apparente à un article de presse. Le style est journalistique, s’appuie sur des dates marquantes, des faits pour faire comprendre l’évolution du pays et la condition des femmes. L’autrice rappelle ainsi qu’en 1996 l’arrivée des Talibans a entraîné une multitude de restrictions (fermeture des écoles, interdiction de travailler pour les femmes sans l’autorisation du mari, défense de rire en public ou de sortir seule, menace de lapidation…). La liste des coutumes archaïques fait froid dans le dos. Cette nouvelle placée au début du livre est indispensable pour comprendre et mieux saisir la complexité de cette situation.

J’ai été très touchée par la nouvelle Une vie, à Kaboul de Brigitte Benkemoun, journaliste et écrivaine. La narratrice imagine le sort d’une femme, née exactement le même jour qu’elle a plus de 7000 kilomètres de son lieu de naissance. Cette histoire traite de l’inégalité des chances et de l’état de soumission des jeunes filles.

Plus solides qu’un roc de Marie-Françoise Colombani vient interroger le lecteur sur le sort de ces femmes. L’autrice se pose la question suivante :"Comment vont-elles continuer à vivre en n’espérant plus d’aide de personne puisque, malgré toute la liberté que nous leur avons vendue (…) on les a laissées complètement tomber ?".

L’écriture de ce recueil peut être soumise à une interrogation de l’ordre de l’utilité. Autrement dit, en quoi ce livre peut-il changer la réalité des faits ?

Tout d’abord, ce collectif de femmes prétend clairement ne pas régler cette crise politique mais d’abord leur rendre hommage en leur disant que là où elles sont, elles ne sont pas oubliées. De plus, page 63 Rachel Khan essayiste revient sur le pouvoir des mots et du langage. « Ecrire, c’est peut-être aussi le début d’un élan permettant l’action qui regarderait le mal à sa source. ». Enfin, dénoncer, c’est une manière de sensibiliser le public à une cause en l’alertant sur les dangers de la radicalisation. Pour finir, lire ce livre c’est participer au soutient de l’association Afghanistan libre.

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