Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Après avoir lu
Visiteurs
Depuis la création 224 126
Publicité
Archives
Newsletter
18 mars 2021

No et moi de Delphine de Vigan - chapitre 28

Lou et Lucas

Lucas héberge donc No clandestinement. Le chapitre 28 explique dans quelles conditions les trois adolescents font face à cette nouvelle situation.

Une organisation au cordeau

Le secret ici permet de renforcer la complicité déjà existante entre Lou et Lucas. Ils développent leur propre langage, je cite : « nous avons des codes pour évaluer la situation ». Au regard de Lou, la démarche est presque héroïque. La périphrase : « Nous sommes des résistants » permet de mettre non seulement l’accent sur le caractère engagé et solidaire de leurs actes mais aussi sur la notion de travail d’équipe.

L’engagement de Lucas entraine une fois de plus l’admiration de Lou qui utilise un langage romantique quand elle fait part de son plaisir à le voir. Je cite : « J’adore la tête de Lucas quand il arrive le matin et ce petit signe de tête qu’il m’adresse le matin, pour me dire ça va. » Lou dresse le portrait d’un garçon responsable et entreprenant via l’énumération suivante : « « Il s’occupe de tout, avec son air de caïd, descend au supermarché, nettoie la cuisine, range derrière elle, éteint la lumière une fois qu’elle s’est endormie. » Il incarne l’image de l’adolescent mature, implique et actif. Ensemble, ils sont plus forts. Ils ont le sens de l’organisation et de l’anticipation comme le souligne la phrase suivante : « Nous avons prévu ce qu’il faut répondre si sa mère téléphone. »

L’instabilité de No

En dépit de l’aide et des risques encourus par cette situation secrète, No reste un personnage instable, fragile et imprévisible. Pour mettre en valeur cette irrégularité dans son comportement, Delphine de Vigan utilise une anaphore. Cette figure de style reprend un mot ou une série de mots au début de phrases et permet de renforcer une idée. Je cite : « Il y a des jours où No se lève avant notre retour (…) Des jours où elle danse (…) Il y a des jours où on peut à peine lui adresser la parole, des jours où elle n’ouvre la bouche que pour dire putain, chier et merde, des jours où elle donne des coups de pied dans les chaises... »L’anaphore dévoile aussi un côté agressif et vulgaire qui finalement vient atteindre Lucas dans sa position. En effet, il se met à douter de leurs capacités. Il réalise qu’ils ne sont peut-être pas à la hauteur en dépit de l’obstination de Lou. « Parfois il me dit qu’il en a marre, ou bien tout ça pour quoi. » Le lecteur comprend son scepticisme et son désarroi à travers l’utilisation du langage familier.

No continue de travailler dans l’hôtel dans lequel elle occupe un poste de femme de ménage. Un jour Lou remarque que « son cou est couvert de traces rouges, elle prétend que son écharpe s’est coincée dans un escalier roulant. » L’autrice utilise ici un langage implicite via une anecdote étrange. A demi-mot, l’autrice laisse entendre que No serait victime de violences. Est-ce dans le cadre de son travail ? Ou bien a-t-elle fait de mauvaises rencontres ?  

L'Irlande : terre promise

La dernière partie du chapitre est tournée vers l’avenir de No qui confie son projet de partir vivre en Irlande afin de rejoindre Loïc, le garçon qu’elle avait rencontré à l’internat. A travers la description de ce jeune homme, nous avons le portait d’un délinquant qui n’a pas froid aux yeux. « Loïc avait braqué une banque, piqué le sac d’une vieille dame ». No dresse l’image d’un couple iconique, un peu comme celui de Bonnie et Clyde. No idéalise son savoir faire tout en expliquant que la fuite de son amoureux l’entraina vers la dépression. « Il lui a dit qu’il lui écrirait, dès qu’il serait installé, et qu’il l’attendrait ».  Une promesse qui révèle des espoirs.

Suite au récit bouleversant de cet échec sentimental, Lou une fois de plus se montre à l’écoute et rassurante. Ses gestes tous comme ses mots sont attendrissants :

« Je m’approche d’elle et je lui dis tout bas, pense à Loïc, là-bas, il t’attend. »

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité