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23 février 2021

No et moi de Delphine de Vigan - chapitre 24

No et moi 2

Il faut comprendre que dans le chapitre 24, No est seule dans l’appartement. Lou et ses parents s’absentent quelques jours « car ils vont passer quelques jours chez la tante Sylvie ». Cette situation exceptionnelle sous-entend qu’il y a un contrat de confiance. Laisser No en complète autonomie est une décision nouvelle.  

Lou commence par livrer une description physique de sa tante Sylvie. Elle s’attarde sur certains détails comme sa coiffure « son chignon » et son maquillage « rouge à lèvres impeccable qui ne bouge pas de la journée. » Lou est attristée de constater que sa tante est débordée. En effet, elle confie : « ça m’a fait de la peine de la voir comme ça. » C’est un constat désolant.

Le silence de No laisse place à une forme d’inquiétude, d’autant plus qu’il s’installe dans la durée : « ça ne répondait jamais, ni le matin, ni le soir, ni même la nuit. » La répétition de la conjonction « ni » instaure un climat suspicieux.

Toutefois, le père décide de ne pas céder à la panique, je cite : « il a décidé de ne pas s’affoler. » Il garde son sang-froid contrairement à Lou à qui ce séjour a semblé « interminable ». Lou avait du chagrin, une lourde peine et par conséquence, elle s’est mise à l’écart des autres. Je cite : « je suis restée enfermée à lire des romans d’amour ». Notons que la lecture (comme toujours) offre à Lou une source d’évasion et de réconfort.

L’angoisse du retour se manifeste chez Lou sous une forme physique. Un malaise grandissant. Je cite : « la petite boule est revenue dans mon ventre, pendant tout le trajet du retour elle n’a fait que grandir, et grandir encore… ». Lou se doute que quelque chose de mal s’est passé car elle avoue : « moi j’avais un vrai mauvais pressentiment, un pressentiment d’avant. »

Pour faire durer le suspense, Delphine de Vigan ajoute des détails sur le trajet retour : la musique dans la voiture, le comportement d’Anouk, le rapprochement évident.

L’observation des alentours du périphérique permet à Lou de prendre conscience d’une triste réalité au sujet des conditions de vie des SDF. Tout d’abord, leurs logements de fortunes sont constitués de « tentes, tôles, baraquements ». Ce sont des conditions précaires et insalubres. Pour renforcer ce constat terrible, Delphine de Vigan utilise une répétition : « des gens vivent là ». Partout, la misère lui saute aux yeux.

Lou, qui d’habitude semble révoltée et indignée contre les injustices du monde semble plus résignée quand elle déclare « c’est ainsi que sont les choses. » Lou se met à dresser une liste des contradictions qui existent au sein des sociétés modernes. Pour Lou, ce sont des incompréhensions et pour cela elle utilise la répétition de la structure : « on est capable de… » pour montrer les capacités de l’homme d’un point de vue scientifique mais les limites d’un point de vue social « on est capable de laisser des gens vivre au bord du périphérique. » C’est absurde et révoltant. Mais « on est capable de créer des aspirateurs autonomes ». Ici, le superficiel vient se heurter à l’essentiel.

Le retour dans l’appartement vient sonner le glas. Delphine de Vigan laisser planer un suspens inquiétant pour finalement aboutir à un constant rempli de tristesse. Je cite : « J’ai vu les bouteilles d’alcool renversées par terre, quatre ou cinq. » La solitude a fait de nouveau plonger No dans ses dépendances.

Lou, tant bien que mal, essaye de ne pas montrer sa déception en se concentrant sur une liste d’adverbes et de conjonctions de coordination. Une fois de plus, le principe du monologue intérieur est une technique utilisée par Lou pour maitriser ses émotions. Cette issue décevante était-elle prévisible voire inévitable ?

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