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2 février 2021

Soleil glacé de Séverine Vidal – éditions Robert Laffont

soleil glace

Bordeaux dans les années 2000. En une seule et même journée, Luce fait face à deux terribles nouvelles. Tout d’abord, elle apprend que son ami Tristan souhaite mettre un terme à leur relation amoureuse. Puis, elle découvre par sa mère le décès de son père, qu’elle a finalement très peu connu, suite à une séparation précoce de ses parents.

A l’enterrement, Luce ne montre aucune émotion. Elle est cynique et fait preuve d’humour noir envers celui qu’elle considère comme le grand absent de sa vie. Au terme de la cérémonie, Luce va croiser le regard d’une femme et comprendre à partir de ce moment-là ce que son père lui avait toujours caché : à savoir l’existence d’une autre famille, dont un demi-frère (Pierrot) qui a quasiment le même âge qu’elle. Tout d’abord choquée par la prise de conscience de la situation, Luce finira par faire un chemin vers ce frère qui vit en foyer du fait de son handicap. De quelle manière Luce parviendra-t-elle à dépasser ce secret et créer un lien avec celui qu’elle surnomme « p’tit con » ?

La vie vous déverse parfois son lot de malheurs : rupture, déception amoureuse, chagrin, rancœur, nostalgie, colère, deuil, manque, incompréhension, jalousie, solitude…pente vers la souffrance. Présenté ainsi, le tableau peut vous sembler noir et déprimant.

Mais Luce est une jeune étudiante qui ne s’apitoie pas sur son sort. Après une phase de déprime, Luce va de l’avant en allant vers Pierrot,  en passant du temps avec lui. Ou devrais-je dire en rattrapant le temps perdu car les deux ont vécu deux vies parallèles, à une trentaine de kilomètres l’un de l’autre, pendant vingt ans.  Luce a un caractère bien trempé, un humour sarcastique bien mordant. Son langage tout comme sa capacité à tourner certains évènements avec une bonne dose d’auto-dérision sont ses armes.

J’ai beaucoup aimé le personnage de la mère de Luce. Discrète mais présente. Elle s’exprime souvent en étant vulgaire et direct sans chercher à pleinement influencer sa fille. Le thème de l’homoparentalité, peu souvent traité dans la littérature, est ici abordé sous l’angle de l’acceptation.

Par ailleurs, il est aussi question de l’exclusion sociale via le personnage de Charly, sans-abri, avec qui Luce prend le temps de converser ou lui offrir de temps en temps des chocolatines. Des gestes simples, des actes de générosité qui font réfléchir.

Ce roman parle de la reconstruction et de la résilience. Le sujet du handicap est aussi au cœur de l’ouvrage et permettra à Luce de prendre conscience du regard des autres sur la différence.

Pour finir, un mot sur la couverture : le titre est un bel oxymore éclatant sur un fond de ciel bleu. C’est beau, rafraîchissant et lumineux.

Un roman ado bien construit riche en émotions. Je le conseille vivement !

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