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12 août 2020

No et moi de Delphine de Vigan - chapitre 3

 

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Dans ce chapitre, nous sommes de nouveau dans la salle de classe du lycée. Le cadre spatial est identifiable dès la première phrase. Je cite : « Lucas s’est assis au dernier rang, à sa place. » Le lecteur comprend que nous allons assister à une séance de cours.

Lou est observatrice. Elle examine de près le profil de Lucas. Elle s’attarde sur son attitude et est attirée par « son air de bagarre. » Elle l’observe minutieusement, décrit sa tenue vestimentaire et son comportement détaché. Cette attraction irrésistible est soulignée via la répétition de la structure « Je peux voir » dans les deux phrases suivantes : « Je peux voir son profil…je peux voir sa chemise. » Lucas nous apparait comme un personnage désinvolte, loin d’être l’élève exemplaire et assidu. Je cite : « il est renversé sur sa chaise, bras croisés, en position d’observation. » Pour renforcer cette image passive, l’autrice utilise une comparaison qui place l’élève en situation de retrait par rapport aux autres : «  comme quelqu’un qui aurait atterri là par hasard. »

La narratrice effectue un retour en arrière via le procédé temporel suivant : « je me souviens de lui, le jour de la rentrée. » La succession des verbes a l’imparfait tels que « connaissais », « étais », « distribuait », « étaient » et « avait » permet de plonger le lecteur dans un souvenir lointain. Lou est serviable et aimable. Elle prête son stylo à Lucas, ce qui lui permet d’effectuer un premier contact. Il y a entre eux des le début une connexion puisque Lucas lui a « souri ». Sourire, c’est communiquer. Sourire, c’est envoyer un signe silencieux de connivence.

L’intervention du professeur est une marque de sarcasme. La question « votre matériel est resté sur la plage ? » laisse l’élève sans voix tout en provoquant l’inquiétude de Lou qui avait peur pour lui.

Les élèves reçoivent les emplois du temps et remplissent des fiches. C’est ainsi que nous apprenons que Lou n’a ni frères et sœurs. Elle est donc fille unique. Lou utilise un vocabulaire sophistique et précis quand elle évoque l’absence de quantité par un nombre. Elle utilise fréquemment des métaphores mathématiques pour traduire les rapports humains, ce qui manifeste sa compétence en cette matière. Cette remarque est également visible via la phrase suivante qui comporte des termes géométriques : « Si on admet que par deux points on peut faire passer une droite et une seule, un jour je dessinerai celle-ci, de lui vers moi ou de moi vers lui. »

En conclusion, ce qui est pertinent dans ce chapitre, c’est le contraste entre Lucas et Lou. Lucas semble en effet rebelle, indifférent, renfrogné aux autres et à l’autorité, insouciant alors que Lou est pétrifiée par tout ce qui est nouveau. Je cite : « Je ne connaissais personne et j’avais peur. ». Nous voyons dans cette déclaration l’expression de la cause et de la conséquence. L’autrice met en place l’intrigue en laissant entendre que des affinités vont peut-être se créer entre les deux camardes de classe.

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