Et je danse aussi d’Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat – éditions Pocket

Le 24 février 2013, Pierre-Marie Sotto, auteur à succès âgé de soixante-ans, reçoit dans sa boîte aux lettres une volumineuse enveloppe portant une adresse mail au dos. L’écrivain suppose qu’à l’intérieur se trouve un manuscrit. N’ayant pas l’habitude de lire les textes qu’on lui envoie, Pierre-Marie décide de ne pas l’ouvrir. Il demande gentillement l’adresse de l’émetteur afin de la retourner au plus vite.

Le jour-même, Adeline Parmelan, répond au message en indiquant que le contenu de l’enveloppe n’a rien d’ordinaire. Elle ajoute également ne pas être une lectrice comme les autres.  Bien qu’au départ, l’auteur utilise un ton sec et distant, Adeline ne se décourage pas. Grâce à un style d’expression naturel, spontané et humoristique, la jeune femme, originaire de Sarthe, semble avoir réussi à piquer la curiosité de son interlocuteur qui ose demander le 25 février : « En quoi seriez-vous une lectrice différente des autres ? »

Suite à cette rencontre virtuelle, les deux personnages vont entamer un échange épistolaire régulier durant lesquels ils vont se dévoiler. Ils vont se poser des questions, se raconter des anecdotes sur leur enfance, expliquer leurs relations aux autres, aborder leurs doutes mais aussi leur solitude. Au fil du temps, la correspondance évolue. Pierre-Marie, qui est en pleine panne d’inspiration ne s’intéresse plus à ce qu’il écrit. Adeline, quant à elle, cherche des raisons de trouver que la vie est belle.

A travers les mots, les deux vont non seulement se découvrir mais aussi s’encourager, tout en passant parfois par le rire et les larmes.

J’ai lu ce livre suite à une recommandation d’Audrey, une jeune chroniqueuse (le souffle des mots) que je suis depuis quelques temps sur internet. Je trouve qu’elle est toujours pétillante dans ses vidéos et je dois lui dire que là, oui, elle a visé en plein dans le mille. Ce livre est une pépite !

Ce récit à deux voix nous plonge au cœur d’une véritable joute verbale. Le style du livre évolue au fil de l’histoire. Au départ, le ton est assez formel, sec mais une fois la glace brisée, le lecteur découvre deux personnages qui prennent énormément de plaisir à s’écrire. On les imagine vraiment derrière leur ordinateur, en train de taper ou en situation d’attente.

Ce livre souligne aussi le pouvoir cathartique de l’écriture tout en mettant en valeur le désarroi d’un écrivain qui fait face à la terrible épreuve de la page blanche par manque d’inspiration. J’aime beaucoup la gratitude Pierre-Marie quand il déclare : « Vous écrire me soigne. » J’ai adoré les structures de leurs lettres : des introductions captivantes, des paragraphes contenant des expressions que j’avais oublié, des formules de salutations pleines de tendresse sans oublier les PS et les illustrations qui apportent un côté enfantin agréable. Ce livre nous fait réfléchir sur les thèmes de la construction, la création littéraire, les relations interpersonnelles, la séparation, l'image et l'estime de soi, l'écriture, les petits et grands bonheurs, les petites et grandes souffrances.

Je sais qu’il existe une suite, donc il me tarde de lire le tome 2. C’est une histoire tendre, fulgurante qui nous tient en haleine jusqu’au bout. Je n’en dirai pas plus…si ce n’est : lisez-le !

Pour feuilleter quelques pages, vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous :

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