La vraie vie d'Adeline Dieudonné – éditions l'Iconoclaste

C'est l'histoire d'une famille de quatre personnes qui vit dans un pavillon ordinaire, dans un lotissement plutôt triste. Enfin, vit... le verbe semble mal choisi car il semblerait que la vie a justement quitté les lieux pour céder la place à la terreur et au macabre.

Commençons par dresser le portrait de la narratrice dont nous ignorons le prénom. Nous savons qu'au début de l’œuvre, elle est âgée de dix ans et qu'elle s'interroge sérieusement sur l'union de ses parents. De mémoire, elle cherche quelque chose qui aurait pu justifier cette union bizarre mais en vain...aucune trace d'amour, d'admiration, d'estime, de joie ou de sourire.

Évoquons en bref les parents. Le père a trois passions : la télévision, le whisky et la chasse. Il travaille dans un parc d'attractions et quand il est présent à la maison, il passe son temps à terroriser sa femme. Dans ses accès de colère, il fait preuve de violence, en vient aux mains, laissant sa femme toujours par terre, immobile. La narratrice ainsi que son frère Gilles assistent à ses terribles scènes et donc l’aînée cherche à tout prix à protéger Gilles, son petit frère avec qui elle aime jouer dans le labyrinthe des voitures cassées ou encore lui raconter des histoires de dragons...jusqu'au jour ou un violent accident vient faire disparaître l'innocence de Gilles...

C'est un roman noir qui raconte à travers le regard d'une petite fille l'histoire de son père tyrannique, craint par sa femme soumise et anéantie. On comprend que le projet du père est de manipuler son fils afin d'en faire aussi un guerrier. La petite fille grandit, devient adolescente et à l’age de treize ans, elle est tres douée et passionnée de physique quantique. Elle fait preuve de force de caractère et de détermination face à ce père indifférent et violent.

Il y a une véritable tension narrative dans ce livre et je dirais qu'elle s’accélère surtout a partir de la page 167. La folie étant montée à un cran au dessus, je n'ai eu de cesse de m'interroger sur le dénouement tout en anticipant une fin tragique.

Le titre « la vraie vie » laisse entendre celle que l'on voudrait avoir, une vie rêvée ou peut-être tout simplement normale. Pas une existence qui tient de la survie en milieu hostile.

Cette jeune auteur belge née en 1982 offre un roman sombre, assez perturbant. Elle aborde les thèmes de la violence physique et psychologique et d'essayer de trouver une façon de prendre de la distance avec le réel afin de le rendre moins insupportable.

 MERCI beaucoup ma chère Mathilde de m'avoir offert ce livre.