Candide de Voltaire - éditions Larousse
Chapitre 28
A travers le chapeau du chapitre 28, le lecteur sent qu'il approche du dénouement de l'intrigue de ce conte qui comporte trente chapitres. L'auteur indique ce qu'il advint de certains personnages, à savoir le Baron et Pangloss. Ils vont raconter leurs histoires et expliquer comment ils ont pu échapper à la mort. Il est possible de diviser ce chapitre en deux parties distinctes.
Première partie : le récit du frère de Cunégonde
Candide commence par s'excuser au près du baron de lui avoir donné un grand coup d’épée à travers le corps. Il s'excuse, fait preuve de remords mais il est vite pardonné par le baron qui préfère oublier ce malentendu. Je cite : « N'en parlons plus ». Cette citation est une marque d’ironie car l'auteur fait tout de même référence à une tentative d'assassinat.
Le baron, frère de Mlle Cunégonde, raconte à Candide comment il à survécu au coup d’épée que ce dernier lui avait porté et qu’il avait cru mortel. Il retrace les grandes étapes de sa vie, marquée par différents déplacements géographiques. Voltaire enchaîne une succession d'aventures tragiques, résumant ainsi la destinée de ce personnage. Nous pouvons résumer les étapes de la manière suivante en ajoutant les citations importantes :
ETAPES |
CITATIONS |
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“Je vous dirai qu’après avoir guéri de ma blessure...” (Le baron a survécu, il s'agit d'un miracle.)
« guéri de ma blessure par le frère apothicaire” “On me mit en prison...”
“Je fus nommé pour aller servir...”
“Je ne savais pas que c’était un crime capital de..." |
Le récit du baron souligne le thème de l'injustice en évoquant les châtiments corporels. L’intolérance religieuse est abordée à travers l'anecdote de la baignade interdite entre un chrétien et un musulman. Le sujet de l'esclavage est également dénoncé via la condamnation aux galères. Il faut donc comprendre que via ces récits de vies, Voltaire prend la plume pour dénoncer les abus, les inégalités, les persécutions nées du manque de tolérance et des superstitions.
Deuxième partie : le récit de Pangloss
Pangloss, lui, a miraculeusement survécu à la pendaison car la corde était humide. Il explique simplement que “la corde était mouillée et glissa mal.”Un chirurgien a récupéré son corps et, au moment de faire l’incision, Voltaite utilise une hyperbole pour exagérer l'horreur de la sentence. Je cite : “ Il me fit d’abord une incision cruciale depuis le nombril jusqu’à la clavicule”. D'autres hyperboles telles que “me disséqua” “le chirurgien tomba à la renverse” ou encore “il s'enfuit en mourant de peur” viennent renforcer le caractère surréaliste de l'horreur.
Il s’est aperçu qu’il était vivant. Il était tellement horrifié par la situation qu'il croyait “qu'il disséquait le diable.” Pangloss est alors fait laquais d’un chevalier de Malte puis mis au service d’un marchand vénitien en route pour Constantinople. (ligne 47)
Là-bas, dans une mosquée, il croise “ une jeune dévote très jolie “ en compagnie d’un imam (un prêtre musulman). Il remet entre les seins de la jeune fille un bouquet de tulipes qui était tombé. Mais ce geste mit en colère l'iman. Il est alors lui aussi battu. Il reçut “cent coups de lattes sur la plante des pieds” puis envoyé par hasard sur la même galère que le frère de Cunégonde.
Conclusion
On pourrait imaginer que suite à ces récits tragiques, la théorie optimiste de Pangloss aurait la vie dure. Les vies du Baron ainsi que celles de Pangloss ont en effet été marquées par un enchaînement de catastrophes. Candide, à présent capable de discernement, interroge Pangloss : « avez-vous toujours pensé que tout allait le mieux du monde ? ». Pangloss est formel : son jugement n’a pas évolué. Finalement, on peut dire que Pangloss devient le le personnage le plus
amusant et le plus ridicule de tout le conte.
Pangloss qui se prétend philosophe en tout point avance des théories sur l’Optimisme inspirées de Leibniz qui finissent par devenir de plus en plus pathétiques vers la fin du récit. Voltaire, qui n’aime pas ce genre de personnage, nous met en garde contre de pareilles gens.