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12 juillet 2019

Candide de Voltaire - éditions Larousse

Chapitre 14

Candide doit une fois de plus se séparer de Cunégonde et de la vieille car il est en situation de danger. Le valet Cacambo devient le nouveau compagnon d'errance de Candide.

Première partie : introduction d'un nouveau personnage

Dans ce début de chapitre, Voltaire nous fait découvrir le personnage de Cacambo, valet digne d'un roman pittoresque et qui prend le relais de la vieille auprès de Candide. Il dénonce le comportement scandaleux des jésuites en Amérique du Sud. Analysons ses caractéristiques :

1. Cacambo.

  • C'est un déraciné : il n'appartient ni à une race ni à une société déterminée (c'est un "quart d'Espagnol, en d'un métis dans le Tucuman") mais il a de l'expérience quand nous constatons la longue énumération de ses divers métiers. Il est donc débrouillard et réaliste.

  • Il prend son maître en charge, le pousse à agir : cela se note par les verbes d'action à l'impératif : "allons", "suivons", "partons", "courons" (gradation), et par la reprise de "courons" dans la réplique suivante. Il dirige les opérations et prend des initiatives. Remarquons ici la note d'humour de la part de l'autre car c'est le valet qui dirige le maître et non l'inverse.

  • Il est misogyne : "elle deviendra ce qu'elle pourra" en parlant de Cunégonde.

Deuxième partie : l'attitude de Candide

  • Il est toujours tourné vers le passé (contrairement à Cacambo qui lui conseille de ne pas regarder en arrière).

  • Il est naïf et touchant quand il déclare : “ O ma chère Cunégonde ! Faut-il vous abandonner dans le temps que M. le gouverneur va faire vos noces !”

  • Il pleure et répète le nom de Cunégonde.

  • Il est en plein désarroi, ce qui est marqué par la triple interrogation : "où me mènes-tu ? où allons-nous ? Que ferons-nous sans Cunégonde ?”

Candide est donc mené, par les hommes et par les événements.

Troisième partie : Le projet de Cacambo.

Cacambo propose tout simplement à Candide de devenir mercenaire, car au Paraguai, les jésuites enrôlaient de véritables armées et commandaient de très nombreux indigènes. Il profite de cette idée pour dénoncer les pratiques jésuites et l'injustice qui y régnait. “Los Padres y ont tout, et les peuples rien.” De plus, il critique le fait que le fait que les hommes d'église fassent la guerre aux rois. C'est une contradiction de la doctrine chrétienne. Pour convaincre Candide de s'engager, il le flatte et lui promet la gloire. La citation suivante montre le type d'argument utilisé par le valet : “Quel plaisir auront Los Padres quand ils sauront qu'il leur vient un capitaine qui sait l'exercice bulgare.” Il n'attache aucune importance à l'engagement d'un côté ou d'un autre, seule l'aventure compte : "quand on n'a pas son compte dans un monde, on le trouve dans un autre. “Son goût pour l'aventure est souligne via la phrase suivante : “C'est un très grand plaisir de voir et de faire des choses nouvelles.”

Quatrième partie : une organisation militaire efficace

Il y a toute une organisation qui entoure les jésuites. Il y a en effet une "garde avancée" et une "grande garde" ce qui souligne leur manque d'humilité. L’exagération du respect de la garde qui se prosterne est montrée par l'attitude de l'officier paraguain qui " courut aux pieds". Candide et Cacambo à peine arrivés sont dépossédés brutalement de leurs biens ("on se saisit"). Cette attitude souligne la peur, la méfiance des jésuites, et les étrangers sont traités en ennemis, ce qui justifie l'intervention rapide de "24 soldats".

La description du costume du commandant met en évidence le double statut de Los Padres qui ont le statut militaire et religieux.

    • "le bonnet à trois cornes" : signe distinctif des jésuites.

    • "la robe retroussée", "l'épée", "l'esponton" : caractéristiques des soldats.

En conclusion, dans ce chapitre, Voltaire montre le manque d'humilité des jésuites amoureux du luxe et des biens matériels, et qui ne cessent de confondre le spirituel et le terrestre. Cet épisode est une parodie du roman d'aventure : l'effet de surprise (Candide retrouve le frère de Cunegonde) se mêle à l'effet du comique de situation. Le monde d'expression de Cacambo, inattendu chez un valet, participe au burlesque.

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