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11 juillet 2019

Candide de Voltaire - éditions Larousse

IMG_20190711_144911_HDRChapitre 11

Les Chapitres 11 et 12 concernent l'histoire de la vieille. Remarquons au passage que Voltaire a pris le parti de ne pas la nommer et ce surnom peut sembler péjoratif. Elle profite du voyage pour leur raconter comment, fille d’un pape et d’une princesse elle est devenue servante et comment elle eut une fesse coupée. On a l’impression qu’il y a une sorte de concurrence, entre la vieille et Cunégonde (compétition déjà présente dans le chapitre 10) , à savoir qui des deux est la plus malheureuse.

 

Première partie : le constat lucide de la vieille

La vieille commence par faire un constat lucide de son apparence physique en disant qu'elle n'a pas toujours été si laide. Les expressions renvoyant au corps sont nombreuses « les yeux éraillés et bordés d’écarlate », « mon nez » « mon menton. » . Elle utilise une succession d’exclamations pour décrire sa beauté perdue : “Et quelle gorge! Blanche, ferme […] et quels yeux! quelles paupières ! Quels sourcils noirs !” Cette citation souligne qu’elle était une jeune femme qui inspirait la sensualité et le désir, tout comme Cunégonde. Tout le monde tombait sous son charme irrésistible, les personnes de son entourage « tombaient en extase ». La succession des exclamations ligne 11 montre qu'elle assumait ce physique avec confiance et fierté. L'utilisation de l'imparfait montre bien que ce temps où elle faisait face à un succès inconditionnel est révolu.

 

Deuxième partie : l'enfance féerique de la vieille

La vieille évoque son passé. Nous apprenons qu'elle a vécu une enfance de rêve. Elle évoque ses origines et précise qu'elle est la « fille du pape Urbain X, et de la princesse de Palestrine. »

Elle a été élevée dans un « palais » et portait des vêtements de luxe. Mais surtout la vieille était belle. « Je croissais en beauté, en grâce, en talents » et elle était aimée de tous. Elle suscitait l'admiration « J'inspirais déjà de l'amour. » Tout un paragraphe est consacré à l’élégance, l’esthétique de cette femme.

De plus, elle parle de son rang élevée: “On m’éleva […] dans un palais auquel tous les châteaux de vos barons allemands n’auraient pas servi d’écurie.” Le fait qu’elle utilise une description si superficielle suggère que le monde des apparences est extrêmement important pour la société de l’époque. En outre, elle décrit un monde féerique et parfait où aucun malheur pouvait entrer. Il est possible de comparer ce monde avec le château de “Thunder-ten-tronk”, qui était le paradis de Candide et de Cunégonde.

Troisième partie : les fiançailles

Elle fut mariée à un magnifique prince qu'elle admirait car il était « pétri de douceur et d’agréments, brillant d'esprit et d'amour. » Malheureusement, il a été assassiné par une ancienne maîtresse qui était sans-doute très jalouse. Ce meurtre sera le premier de ses malheurs: son prince “pétri de douceur et d’agréments, brillant d’esprit et brûlant d’amour” a été tué. C’est son premier contact avec le monde cruel qui est en dehors de son univers de rêve.

Quatrième partie : la découverte de la cruauté

La transition entre l’univers féerique dont elle vivait et le monde cruel, est soulignée avec la phrase “cette fleur qui avait été réservée pour le prince […] me fut ravie pour le capitaine corsaire; c’était un nègre abominable.” De cette manière, la vieille commence à prendre conscience que le monde n’est pas si beau et parfait qu' elle le croyait. La jeune fille sublime encore vierge est violée par la capitaine corsaire, qui est noir.

Arrivées au Maroc, le capitaine tombe sur des noirs rivaux qui provoquent une sanglante bataille durant laquelle la mère, la capitaine et toutes les suivantes sont massacrées. La vieille compare les soldats avec “des lions, des tigres, et des serpents” pour nous montrer la brutalité et la violence des hommes qui combattent. Aussi, l’écrivain utilise une succession de participes passés sordides pour décrire les victimes: “déchirées, coupées, massacrées.” Ces détails macabres nous font ressentir de la pitié et de l’indignation. Une énumération des victimes est utilisée pour remarquer que la violence et la guerre manquent de sens, ce sont seulement des massacres gratuits et ignobles. “Les captifs, mes compagnons, […] soldats, matelots, noirs, basanés, blancs, mulâtres…tout fur tué.” 

Finalement, Voltaire décrit la fragilité de la vieille avec le champ lexical de l’épuisement: “d’effroi, de lassitude, de désespoir et de faim.” Cette citation prouve qu’elle a découvert un univers cruel et brutal où la beauté et les richesses ne sont pas du tout importantes. Autrement dit, bien qu’elle soit la fille du pape et d’une princesse et la plus belle femme d’Italie, elle a été traitée comme une esclave. La jeune fille (c’est-à-dire la vielle) se retrouve alors évanouie sur un tas de cadavres. A son réveil apparaît un homme blanc qui lui paraît bon. Il lui dit en italien : « Quel malheur d’être sans c... !»

Pour terminer, nous pourrions lister Les différentes péripéties de la vielle de la manière suivante  :

  • enfance dans le palais jusqu’à l'âge de 14 ans (ligne 5)

  • les fiançailles à un prince souverain (ligne 17)

  • la mort de son prince (ligne 27)

  • embarquement au bord d'un bateau (la mère et la fille) mais le navire est abordé par des corsaires(ligne 30)

  • les deux femmes sont faites prisonnières et esclaves (ligne 50)

  • la jeune fille page 47 encore vierge fut violée par le capitaine corsaire qui est noir. (ligne 55)

  • Arrivée au Maroc et découverte de batailles sanglantes (ligne 69

Le chapitre 12 sera consacré à la suite des malheurs de la vieille. 

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