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21 mars 2019

Candide de Voltaire - éditions Larousse

7051761Chapitre 3

Rappelons que Candide a été chassé du château, qu'il a ensuite été enrôlé par l’armée bulgare et qu'il va découvrir les horreurs de la guerre. Il assiste à une bataille et ne comprend rien.

1. La guerre est présentée comme un spectacle

La guerre est présentée comme un spectacle. Nous remarquons une succession d’adjectifs élogieux « beau, si leste, si brillant, si bien ordonne »  renforcé par l'adverbe d’intensité « si ». Le lecteur a l'impression d'assister à une parade militaire, décrite comme une « harmonie ».

Le défilé des deux armées n'est pas seulement visuel ou esthétique. Il est également sonore comme le révèle l'énumération des instruments de musique : « les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons ».  Cependant, l'utilisation du mot « canon » crée une dissonance et nous plonge dans la réalité de la guerre. Cela nous annonce l'horreur comparable ici à l'incarnation de « l'enfer »  sur terre.


2. Les armées : des soldats de plomb

Les morts se comptent de manière très approximative. Candide utilise les expressions « a peu près », « environ » ou « quelques milliers » pour montrer que dans contexte  de guerre, quelques milliers de morts de plus ou de moins laissent indifférents. La guerre n'a rien de choquant, elle se réduit a un simple décompte de victimes. L'expression « le tout » ajoute à la déshumanisation des individus en le transformant en choses.

Nous remarquons ligne 5 un euphémisme :  il s'agit d'une figure de style qui consiste à adoucir par l'expression une idée désagréable. « La mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf a dix mille coquins » En évitant le terme « tuer » ici remplace par l'expression « ôta du meilleur des mondes » Voltaire tend à inscrire la guerre dans un ordre naturel et illustre ici la philosophie optimiste de Pangloss.

Voltaire intervient directement dans le texte en utilisant la proposition relative « Candide qui tremblait comme un philosophe », il montre son manque de courage face à la réalité de la situation. Mais surtout la guerre est pour Voltaire une « boucherie héroïque », Nous avons ici un oxymore : il s'agit d'une figure de style qui rapproche deux termes contradictoires. L'ironie ici vise évidemment à dénoncer la guerre.

3. Le sort épouvantable des victimes

Dans la deuxième partie, Voltaire commence par critiquer la religion. Le chant « Te deum » est interprété par les deux rois. Cela prouve, pour Voltaire, que la religion n'est pas digne de foi puisqu'elle se fait complice de l'infamie. La religion cautionne la guerre.

Voltaire nous offre une vision de l'horreur de la guerre. Candide « passa par-dessus des tas de morts » ce qui laisse entendre qu'il fait face à l'enfer.

Ligne 14, nous remarquons un autre euphémisme : « il prit le parti d'aller raisonner ailleurs ». C'est une manière polie mais aussi moqueuse de dire qu'il déserte.

Les victimes énumérées sont des êtres faibles : « des vieillards » « des femmes », « des enfants ». Leur faiblesse et leur innocence sont accentuées par l'emploi de participes passés au sens passif : « criblés de coups » « égorgées », « éventrées » et pour renforcer l'horreur Voltaire ajoute des détails anatomiques : « des mamelles sanglantes ». « des filles éventrées ». « des cervelles » bras et jambes coupées » afin de susciter l'indignation. Par cette description pathétique, il suscite chez le lecteur un sentiment de pitié et d'indignation.

Le chapitre trois se termine de la manière suivante : Candide s'enfuit dans un autre village. Il est démuni donc il demande l’aumône pour se nourrir. Après un premier refus d'un homme et se femme, un homme nommé Jacques « l'amena chez lui, le nettoya, lui donna du pain et de la bière ».  

Conclusion

Ce chapitre peut être lu de plusieurs façons; on peut le considérer dans une perspective simplement narrative: c'est le premier choc de Candide, qui est confronté au problème de la guerre. Il contemple la bataille à travers les idées de Pangloss. Il y a également une lecture philosophique : c'est l'apparition pour lui du mal sur la terre, la belle harmonie initiale dégénère en spectacle d’épouvante.

Et vous, quel est votre livre du moment ?

 

Bonne soirée et bonne lecture à tous sous les premiers rayons du soleil du printemps. 

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